Le service national universel (SNU) que le gouvernement veut rendre obligatoire pour les jeunes de 16 ans. Une opération de soumission de la jeunesse: il s’agit d’inculquer un esprit d’obéissance aux règles, un respect absolu des normes... Une pétition attend les signatures.
Depuis l’annonce de la généralisation du SNU à l’horizon 2024, c’est toute l’Education nationale qui se mobilise, le petit doigt sur la couture du pantalon, pour garantir le succès de l’opération. L’Education nationale, mais aussi les établissements catholiques... et l’hôtellerie privée. Pas moins.
Il faut qu’il se sente suffisamment fort, Blanquer, pour faire annoncer par son secrétaire d’état Attal, en pleine période de contestation, la généralisation du service national universel (SNU) pour les années à venir. Une contestation singulièrement silencieuse sur le sujet...
N’en déplaise aux thuriféraires de la souveraineté nationale qui monopolisent le devant de la scène médiatique, le Brexit n’est pas par nature la victoire du « peuple » dominé sur un exploiteur mondialisé.
Paradoxe, cécité et duplicité d’un mouvement de contestation dans un pays qui se satisfait d’analyses convenues et confortables (le néo-libéralisme, la police, l'UE, la finance mondialisée etc) mais reste obstinément fermé à certaines remises en cause.
Les violences policières ne sont pas une chose nouvelle ; pourtant, ces dernières semaines, le thème des violences policières fait l’objet d’une singulière attention, d’un intérêt, suspect, qu’on ne soupçonnait pas jusque-là et c’est cette nouveauté qui interpelle.
Souvent qualifiée de "néolibérale", la politique de Blanquer n’a pourtant rien de fondamentalement nouveau ni même de libéral, s’inscrivant plutôt dans la vieille tradition centralisatrice et autoritaire de l’Education nationale, une tradition bien française, républicaine, qualificatif d’ailleurs aussi fumeux que celui de libéral.
Dans sa tentative de saboter sa propre réforme des retraites, avec un amateurisme qui est décidément sa marque de fabrique (certains, pour faire savant, appellent ça le néolibéralisme…), le gouvernement peut compter sur quelques alliés qui sont descendus aujourd’hui dans la rue au côté des manifestants.
Alors qu’un mouvement social organisé montre qu’il peut arriver à ses fins, les manifs sont de plus en plus menacées par des groupes de nervis (chemises jaunes, noires etc), nullement préoccupés par la réforme des retraites mais qui confondent défoulement et action politique.
Quel que soit l’angle sous lequel on regarde le financement de l’éducation, reste cette incohérence pourtant rarement mise en avant dans le débat public, qui consiste à refuser une juste rémunération aux enseignants dans le même temps où se met en place à grands frais un ubuesque service national (SNU) dont la source de financement est identique.