La tribune m'avait échappé. La "sortie" fédéraliste de Cohn-Bendit sur France-Inter, visionnée ce matin avec un retard d'une semaine, a achevé de me convaincre de l'inanité de leur posture.
Un débat s’est ouvert, qui risque de trop durer, surtout si des étourdis s’emploient à y mettre fin unilatéralement : faut-il aller aux européennes sous la bannière NUPES ou chacun pour soi ?
Affaiblir l’agresseur Poutine et les autocrates du Golfe (et d’ailleurs) sans se tirer une balle (entendez une tête nucléaire) dans le pied. Un rappel à la réalité, suivi d'une exhortation à voter vrai.
Il aura fallu quatre vidéos écrites à quatre mains pour embrouiller un peu plus, au sujet de l'euro, celles et ceux qui ont eu la patience de les visionner. Tout ça pour en revenir à Keynes et à son bancor.
Oui, je me désole d’entendre une chaîne libre que j’aime, et que je soutiens pour son indépendance, accumuler sur l’euro tant d’erreurs et d’oublis. La brillante Salomé Saqué, dont je salue l’engagement personnel, dans une série annoncée de vidéos sur le sujet, impute la « faute » à l’euro.
Les démocraties représentatives sont oligarchiques par définition. Quand les représentants dépendent de l’argent, elles deviennent des ploutocraties. Le pouvoir se déplace, de la puissance publique vers la finance privée. L'impuissance coûte aux démocraties leur légitimité et lève le vent de la révolte. La reproduction rassurante de l'ordre établi devient la loi.
Le mot "paradigme" est entré dans le vocabulaire politique quand la conscience de vivre dans le capitalisme sous un régime de croissance néo-libéral, post-keynésien, devenu insupportable à beaucoup, a engendré par opposition l'aspiration à un "nouveau paradigme", plus vert et plus juste. Ce serait une erreur de croire que le nouveau régime de croissance puisse s'établir à une échelle nationale.
Faute de se fédérer, l'Europe est réduite au marché. Au lieu d'égaler les USA, elle est devenue le jouet de Wall Street. La France et l'Allemagne se gargarisent de souveraineté. Nationale, la souveraineté empêche une démocratie commune. Européenne, elle absorbe et nie la nation, ou capitule devant elle. Les États n'ont plus de souveraineté monétaire et, cependant, l'euro n'est pas souverain.