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En France, on peut à peu près tout dire. À la limite, pourquoi pas : l’insanité est un révélateur instructif des cloaques intérieurs. On l’accepterait volontiers si, en plus du ridicule, la sanction pénale éventuelle la rejetait aussitôt et à jamais dans sa fosse mentale. Ce qui est le plus gênant, c’est qu’il soit permis de dire n’importe quoi et de le redire inlassablement, en toute impunité.
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Troisième plus important patrimoine du pays, avec des dizaines de milliers d’ouvrages pluriséculaires, le patrimoine molinologique hydraulique, traité comme un vulgaire « obstacle à l’écoulement des eaux », a vu son sort scellé, comme cadeau de départ empoisonné, par un décret d’Édouard Philippe écrit sous la dictée des lobbies écocidaires et sous couvert d’écologie.
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Le déni gouvernemental d’une pénurie persistante de matériel médical, révélatrice de négligences et d’une impréparation criminelles, alors que le scénario pandémique est étudié de longue date, recouvre un autre déni : si le virus est singulier, la situation a un précédent historique, l’épidémie de grippe espagnole. Plongée dans le « Journal de Rouen », année 1918.
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Le président de la République dirige en comptable. Il est donc comptable, avec ses ministres, ses conseillers et l’ensemble de la classe politique qui l’a suivi par calcul dans sa marche à l’abîme, de la chaîne de décisions qui nous a menés au point de bascule où nous sommes. Il est de notre devoir, à nous citoyens, d’en dresser l’inventaire complet. C’est notre guerre à nous.
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Une étude publiée dans l’«European Heart Journal» révèle qu’une femme victime de malaise cardiaque dans un lieu public a moins de chances qu’un homme d’être ranimée par des témoins. Le doigt est mis sur une inégalité persistante où le combat pour la parité devrait se porter prioritairement, car là se trouve la racine d’une injustice majeure : à parole mutilée, chair et sensibilité mutilées.
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Le «grand con» brocardé par Chirac est un petit génie dans son genre, trouvant le moyen d’être partout et nulle part. Une sorte de spectre consistant, œuvrant à l’anéantissement des derniers obstacles sur la voie du marche ou crève néolibéral. On ne s’étonnera pas qu’une grande partie du personnel de la Macronie, sous une forme dégradée, soit à son image, s’il l’a recruté. Portrait sonnant.
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Est reproduite ici, avec son accord, la lettre d’un géologue à une ingénieure sortie de l’X, lettre qui rappelle les quelques principes physiques auxquels une juste gouvernance doit se conformer si l’humanité ne veut pas abréger sa carrière sur le seul astre habitable connu. Le mur des lois de la matière attend les sectateurs de la croissance au tournant.
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Avant la catastrophe Lubrizol, qui en a rajouté une couche, Rouen, la « ville aux cent clochers » chantée par Hugo, en pionnière de la grande braderie patrimoniale, s’était distinguée par la mise en vente de quatre des siens, dont l’emblématique église Saint-Nicaise, épicentre de la lutte contre la loi Travail en 2016. Son avenir se joue fin novembre : église-brasserie ou opération immobilière ?
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L’amour courtois est un des plus grands efforts de discipline du désir qu’une société rude comme la société française médiévale ait pu accomplir. Mais pris en charge le plus souvent par des hommes, il a continué de brutaliser la femme en lui confisquant sa voix. Chose rectifiée par Christine de Pizan, notre première femme de lettres, dans «Cent ballades d’amant et de dame». Voici les 4 premières.
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La jeune militante suédoise souffre, dit-on, du syndrome d’Asperger, rangé dans le spectre autistique. Si cette souffrance-là vous conscientise comme elle conscientise une partie de la jeunesse mondiale, alors il serait peut-être temps de cesser de qualifier nos dirigeants d’autistes. Ils sont juste criminels et stupides.