C’est la sixième « priorité » que Gabriel Attal vient d’énoncer (en quatre mois !) au colloque du CNESCO sur le « bien-être » à l’Ecole : « je ne revendique pas seulement le bien-être à l’École, mais le bonheur à l’École ; c’est le cœur du projet de l’École »
Les « parents vigilants » lancés par Eric Zemmour ont pu tenir un colloque au Sénat alors qu’en 1914 la Chambre des députés avait voté, elle, une « loi de défense laïque » pour s’opposer aux actions d’ « associations de pères d’élèves » initiées par l’Eglise catholique afin de « surveiller l’école laïque ». On n’arrête pas le progrès...
Le tyranneau est un tyran putatif sans envergure. Or Gabriel Attal met en scène une volonté – sa volonté - pour se valoriser. Mais elle est sans cesse changeante au gré des circonstances, et souvent d’une application réelle pour le moins improbable voire parfois impossible.
L’éducation, un domaine réservé du président ? C’est ce qui a été affirmé publiquement par Emmanuel Macron le 24 août dernier : « compte tenu des enjeux, l’éducation fait partie du domaine réservé du président ». Or si l’on suit la lettre de la constitution de la Cinquième république, cela ne devrait pas être revendiqué explicitement car en son article 20, il est dit que « le gouvernement détermine et conduit la politique de la nation ».
Quoique de nombreux observateurs du système scolaire eussent tenté de l’alerter depuis plusieurs années, c’est seulement à la rentrée 2022 que l’opinion publique a semble-t-il pris conscience que les professeurs pouvaient venir à manquer.
Le « collège d’enseignement secondaire » (CES) a été institué le 3 août 1963 , il y a tout juste soixante ans . Ce collège à deux cycles successifs a rencontré l’hostilité conservatrice de deux agrégés de lettres classiques : Pompidou puis Bayrou. Retours sur ces épisodes significatifs
Parmi les ministres de l’Education nationale ayant utilisé les services de l’Ecole alsacienne, on a failli oublier le troisième, à savoir Jean-Pierre Chevènement, même s’il semble que ce fut transitoire. Mais il a bien été le héraut de la formule « élitisme républicain » rapprochée abusivement d’une formule attribuée à Langevin.
Il a fréquenté la prestigieuse « Ecole alsacienne » avant d’obtenir un master en affaires publiques à l’IEP de Paris. Il fait ainsi partie de la moitié des huit ministres de l’Education nationale qui l’ont précédé ayant fréquenté une école privée, le plus souvent prestigieuse. Une « nouvelle période » qui se confirme.
Selon Le Figaro du 8 juillet, c’est ce qu’a « tranché un ministre de poids : « L’Éducation nationale est un naufrage ; il va falloir se montrer radical ; il faut tout désétatiser ». A priori, cela ne saurait surprendre puisque l’on sait que le Président de la République se situe volontiers dans la mouvance « libérale ». Mais pourtant....
Il y a de quoi si l’on mesure le glissement progressif vers une focalisation nationale emblématique. Dès 2024, le « service national universel » consistera en une période de deux semaines pour les élèves de seconde volontaires, avec lever de drapeau et Marseillaise chaque jour.