On apprend beaucoup en lisant le dernier ouvrage du journaliste Luc Cédelle : « Le système Blanquer ». Doit-on penser que ce « système » aurait suffisamment transformé l'École pour que ce soit irréversible ? Ou bien qu'il ne s'agit après tout que d' « un discours sur l'école et la société » avec ses pleins et ses déliés, sa force et ses limites ?
Dans sa « Lettre aux Français» du 3 mars, le candidat Emmanuel Macron promet : « nous lutterons contre les inégalités, non pas tant en cherchant à les corriger toujours trop tard qu'en nous y attaquant à la racine ». Retour sur un passé récent fort instructif quant aux inégalités de genre.
C'est la curieuse profession de foi de Mark Sherringham - nouveau président du Conseil supérieur des programmes nommé le 4 février dernier par Jean-Michel Blanquer- parue dans Le Figaro. Une sacrée embrouille historique qui mérite d'être démêlée.
Il avait déjà fait fort avec la proposition du « retour » du certificat d'études primaires (à la fin de l'élémentaire actuel !). Il continue de façon réitérée en prétendant qu'il faut revenir aux « méthodes de Jules Ferry » : le « par cœur » et « la dictée », alors qu'en réalité Jules Ferry et son lieutenant historique Lavisse ne se prononçaient nullement en ce sens.
Lorsqu'en 1913 l'écrivain Charles Péguy a lancé l'expression « hussards noirs de la République » qui allait faire florès pour désigner les enseignants du primaire (mais qui concernait pour lui seulement les élèves-maîtres des écoles normales de son enfance) les instituteurs en France gagnaient - déjà - deux fois moins que leurs homologues d'Allemagne.
Eric Zemmour vient de présenter comme un point important de son programme éducatif la « création d'un grand ministère de l'Instruction publique ». Cela avait déjà été préconisé dès 2013 dans le projet d'« une droite forte » rédigé par deux secrétaires nationaux de l'UMP : Guillaume Peltier et Didier Geoffroy. Et Jean-Michel Blanquer l'aurait aussi suggéré à Emmanuel Macron lors de sa nomination.
C'est du moins ce qu'il a affirmé avoir enclenché en 2017 sur TF1 en ajoutant : « c'est le trésor des décennies à venir. On doit remettre nos enfants et le sujet de l'apprentissage au cœur du projet de la nation ». Education, instruction, formation sont les maîtres-mots habituels lorsqu'on parle de l'Ecole. Ici, c'est l'apprentissage qui est mis en avant, et ce n'est pas anodin.
En miroir de l'annonce par Emmanuel Macron de la perspective d'un service civique de six mois pour tout jeune européen, il convient de se rappeler qu'il avait déjà annoncé la perspective qu'une « moitié d'une classe d'âge passe au moins six mois dans un autre pays européen » lors de son discours à la Sorbonne du 26 septembre 2017.
C'est le titre donné à une tribune transpartisane de députés parue dans le NouvelObs d'hier. La mise au premier plan de la question du lycée professionnel est suffisamment rare pour retenir l'attention, d'autant plus qu'elle arrive en pleine ouverture de la campagne de l'élection présidentielle qui attise l'esprit partisan.
L'ex-ministre de l'enseignement supérieur se distingue lors de la primaire organisée au sein de « LR » par des propositions - examen d'entrée en sixième, augmentation de deux heures des horaires dévolus au « lire-écrire-compter » dans l'élémentaire, focalisation unilatérale sur la « transmission » - à rebours des deux ministres de la période gaullienne d'avant Mai 68 : Fouchet et Peyrefitte.