Il n’a pas encore osé frapper une pièce à son effigie. Mais une pièce de deux euros commémorative frappée par la Monnaie de Paris va accompagner un livret « Au coeur des Jeux » distribué aux quatre millions d’élèves scolarisés du CP au CM2.
Dans l’ordre protocolaire de présentation des ministres du nouveau gouvernement, la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Sylvie Retailleau a été rétrogradée à la dernière place, derrière Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques. C’est tout à fait symbolique et significatif.
Il ne sera pas pour autant dépaysé par la politique scolaire actuelle. Fin du collège unique, à l’instar de son aphorisme « collège unique, collège inique ! ». Prédilection pour le privé, en phase avec sa tentative d’abolition de la loi Falloux (amputée). Focalisation sur les « fondamentaux » allant dans le sens de sa « lutte primordiale contre l’illettrisme » (manquée).
Emmanuel Macron, en bon ‘’monarque républicain’’, discourt à la première personne. Mais aussi son Premier ministre Gabriel Attal, pourtant simplement nommé par lui. Attal ne serait-il que la voix de sa marionnette en dépit de son usage obsessionnel du ‘’je’’ ? Ou bien pourrait-il y avoir dyarchie au sommet de l’Etat ? Qui croire ? Que croire ?
L'entourloupe de 2008 qui a conduit à cela, et un état des lieux qui n'a guère pris de rides même s'il date du 5 mars 2020, date de publication dans « The conversations » de ce que j'avais pu établir. Cela peut éclairer le choix de la nouvelle ministre de l'Éducation nationale de mettre ses enfants dans une classe non-mixte de Stanislas.
Emmanuel Macron ne voudrait pas quitter l’Olympe après son deuxième quinquennat : il veut rester dans l’Histoire le Chef d’Etat français qui a réussi les Jeux. La période politique qui s’ouvre pour lui est donc plus celle des JO que celle des élections européennes, marquée par le « patriotisme » plus que par l’« européanisme ».
Amélie Oudéa-Castera, ministre des « Sports et des jeux Olympiques et paralympiques », vient de voir ajouter à son périmètre ministériel « la Jeunesse et l’Éducation nationale ». La place des « Jeux » en l’occurrence semble inédit ; mais l’existence de ce type de « grand ministère » moins. Ce n'en est pas moins dérangeant.
Elle est manifeste sous ce deuxième quinquennat : on va arriver à trois nommés en moins de vingt mois . Mais on a eu aussi celle non moins manifeste durant la période gaullienne
Emmanuel Macron poursuit le « en même temps » dans les prises de paroles, mais choisit dans les faits. Ce qui est promu effectivement dans le domaine éducatif, c’est la généralisation du Service national universel ; et ce qui est envisagé, c’est sa plus grande « consistance » avec un temps consacré à « la mémoire du pays : raconter une histoire ».
L’uniforme scolaire « apprend à faire nation », prétendent 37 parlementaires de la mouvance présidentielle Renaissance, dont ses deux présidents de groupe au Sénat et à l’Assemblée nationale. Mais c’est historiquement aberrant et politiquement étrange à quelques mois des élections européennes.