En vendant Mayotte à la France, les Mahorais auraient-ils vendu leur âme au diable ? De connivence avec la République Française ici dévoyée, ils organisent l’appauvrissement de l’ile en désignant les indésirables contre lesquels ils fomentent sans cesse des exactions. La terre lointaine plonge dans la vénalité. La tradition d’hospitalité s’est tue. Un Congolais déclame un chant contre la haine.
Pour Mayotte, la loi Asile de 2018 avait déjà confirmé la préférence nationale et modifié le droit du sol dans l'indifférence générale. La délinquance juvénile devient incontrôlable. Dorénavant le couple Macron-Borne généralise une politique de chaos. S’estimant entravé par la rigueur du droit, il tente de neutraliser le pouvoir judiciaire. L’île lointaine annonce des jours bien sombres.
Les calamités qui s’abattent sur Mayotte changent de nature. Après les fléaux administratifs que l’État fait ruisseler sur les populations pauvres, survient une crise de l’eau qui ne discrimine pas. Ayant déjà prouvé son incapacité à permettre la satisfaction de ses besoins fondamentaux, les autorités montrent leur incompétence à garantir les besoins vitaux de la population.
Wuambushu n’est qu’un mot plaqué sur une politique rancie qui n’a jamais donné de résultats : une lutte obstinée contre les populations pauvres de Mayotte, notamment celles venues des iles voisines de l’archipel. Malgré un échec retentissant, le ministre est venu chercher les caresses de ses soutiens ravis. En coulisse de la scène médiatique, catastrophes et tragédies frappent les plus fragiles.
Après un mois de tribulations, le Wuambushu est un échec sur tous les plans : migration, insécurité, bidonvilles. La méconnaissance de la société mahoraise mène le pouvoir à des impasses et les brutalités ne règlent rien. Des collectifs de citoyens prennent le relais d’un État défaillant en bloquant l’accès aux hôpitaux depuis un mois. Désormais Mayotte n’est plus un territoire de la République.
Déjà l’angoisse et la haine se partagent les esprits. Les Comores voisines résistent au déplacement de populations qui leur était annoncé. La destruction inaugurale d’un quartier est suspendue par ordonnance d’une juge aussitôt attaquée sur les ondes et dans la presse locale ou nationale. La politique de gribouille cafouille dès le premier jour. Où va déboucher pareille aventure ?
[Rediffusion] Le pouvoir avance masqué. Il ruse et dissimule. Pour cacher ses intentions inavouables, il emprunte à la langue des populations qu’il menace des mots improbables et cultive la politique du secret. Ces méthodes nourrissent les promesses illusoires d’une Mayotte enfin débarrassée des natifs des iles voisines. Mais il ne libère que des démons qui dès lors refuseront de rentrer dans leur boite.
Bien que le juge administratif suspende l’exécution des arrêtés de destruction des quartiers pauvres à chaque requête qui lui est transmise, le préfet de Mayotte ordonne de démolir. Car il ne s’agit que de tarir l’habitat pauvre sous couvert de lutte contre l’insalubrité de sorte que les gens de peu n’aient plus où loger. Bref, il tente de déporter les maux de Mayotte dans les îles voisines.
Le traitement politique des problèmes de Mayotte s’oriente vers une militarisation de l’île, un quadrillage policier et la suppression de tout lieu de repli et de repos. La maltraitance de l’ensemble de la population s’organise au sommet de l’État, sans nuance, dans un mouvement inscrit dans le temps long qui semble interdire tout retour en arrière.
Tropique de la violence, le livre, ne dit rien sur Mayotte. Il ressasse les fantasmes et les peurs des métropolitains détachés sur cette terre trop chaude. Tropique de la violence, le film, joué par des enfants dans leur quartier, rabat le roman en farce, dévoilant les trucages et les escamotages qui justifient les politiques du pire contre une population déshumanisée.