Plus de 200 migrants, dont des femmes et des enfants, occupent depuis cet été le stade Cavani, à Mayotte, dans des conditions insalubres. Ces demandeurs d’asile, originaires d’Afrique des Grands Lacs, n’ont accès ni à l’eau ni à l’électricité. Leur statut de demandeurs d'asile leur permet pourtant de prétendre à un logement, le temps du traitement de leur dossier. Article sur le site InfoMigrants.
Vendredi 13 octobre, l'Humanité publie une tribune demandant un moratoire sur les démolitions de bidonvilles durant la crise de l’eau. Aubaine pour les autorités, guerre et barbarie ici et là étouffent toute parole. Dimanche 15 octobre, le préfet envoie sa police rafler les habitants d'un quartier pauvre qu'il s'apprête à démolir et les expulse sans délai. Refouler évite de reloger. Une avancée.
Les calamités qui s’abattent sur Mayotte changent de nature. Après les fléaux administratifs que l’État fait ruisseler sur les populations pauvres, survient une crise de l’eau qui ne discrimine pas. Ayant déjà prouvé son incapacité à permettre la satisfaction de ses besoins fondamentaux, les autorités montrent leur incompétence à garantir les besoins vitaux de la population.
Wuambushu n’est qu’un mot plaqué sur une politique rancie qui n’a jamais donné de résultats : une lutte obstinée contre les populations pauvres de Mayotte, notamment celles venues des iles voisines de l’archipel. Malgré un échec retentissant, le ministre est venu chercher les caresses de ses soutiens ravis. En coulisse de la scène médiatique, catastrophes et tragédies frappent les plus fragiles.
Après un mois de tribulations, le Wuambushu est un échec sur tous les plans : migration, insécurité, bidonvilles. La méconnaissance de la société mahoraise mène le pouvoir à des impasses et les brutalités ne règlent rien. Des collectifs de citoyens prennent le relais d’un État défaillant en bloquant l’accès aux hôpitaux depuis un mois. Désormais Mayotte n’est plus un territoire de la République.
Déjà l’angoisse et la haine se partagent les esprits. Les Comores voisines résistent au déplacement de populations qui leur était annoncé. La destruction inaugurale d’un quartier est suspendue par ordonnance d’une juge aussitôt attaquée sur les ondes et dans la presse locale ou nationale. La politique de gribouille cafouille dès le premier jour. Où va déboucher pareille aventure ?
L’État français s’apprête à expulser massivement des immigrés et à détruire des quartiers entiers sur l’île de Mayotte. Nous publions un reportage photo réalisé par Daniel Gros, qui donne la parole aux habitants, Mahorais et Comoriens, dont les habitations ont d'ores et déjà été marquées d'un numéro rouge menaçant. RÉVOLUTION PERMANENTE.
Dans la mesure où il s’obstine à maltraiter Mayotte et à désigner des boucs émissaires à la population victime de son administration, le gouvernement ne conçoit que de déverser les échecs de sa politique sur les iles voisines de l'archipel, ainsi considérées comme les poubelles de la République. Au risque d’une guerre frontale entre les communautés si d’aventure l’opération vire au fiasco.
[Rediffusion] Le pouvoir avance masqué. Il ruse et dissimule. Pour cacher ses intentions inavouables, il emprunte à la langue des populations qu’il menace des mots improbables et cultive la politique du secret. Ces méthodes nourrissent les promesses illusoires d’une Mayotte enfin débarrassée des natifs des iles voisines. Mais il ne libère que des démons qui dès lors refuseront de rentrer dans leur boite.
Bien que le juge administratif suspende l’exécution des arrêtés de destruction des quartiers pauvres à chaque requête qui lui est transmise, le préfet de Mayotte ordonne de démolir. Car il ne s’agit que de tarir l’habitat pauvre sous couvert de lutte contre l’insalubrité de sorte que les gens de peu n’aient plus où loger. Bref, il tente de déporter les maux de Mayotte dans les îles voisines.