Le rejet des migrants venus d’Afrique et la crispation au sujet de leur campement dans l’enceinte d’un stade ont provoqué une crise quasi insurrectionnelle qui permet au pouvoir d’annoncer l’abandon du droit du sol pour Mayotte. Or les forces vives demandaient la fin d’un apartheid législatif. Pendant ce temps, les activistes libèrent leurs pulsions xénophobes et harcèlent les demandeurs d’asile.
Mayotte illustre bien les effets de l’édification des frontières. 1975 : en violation des conventions internationales, l’île est séparée de l’archipel des Comores. 1995 : la circulation entre les îles est entravée par l’instauration d’un visa d’entrée à Mayotte. 2023 : enhardis par l’opération « Wuambushu » les entrepreneurs de haine réactualisent un discours sur la « mahorité ».
Mayotte, le 101ème département français situé dans l'océan Indien, fait face à une situation alarmante. La communauté africaine vivant sur l'île est confrontée à une vague de xénophobie et de violences de la part des autochtones mahorais.
La vie sociale et économique étouffe sous les barrages des collectifs de citoyens revendiquant une autre politique pour Mayotte, la fin des droits spécifiques et l’alignement sur ceux appliqués sur l’ensemble du territoire national. Mais les barrages peuvent n’être qu’un alibi afin de faciliter la chasse aux Africains. Une demande de justice peut-elle dissimuler une barbarie ?
Paradoxe mahorais : face à la pression populaire résolument opposée à la présence des Africains sur le sol de Mayotte, le préfet qui pendant des années a livré à eux-mêmes les réfugiés venus d’Afrique, rappelle que la France leur doit protection et accueil. « C’est tout à l’honneur de la France et de Mayotte" de les leur assurer. Mais les Mahorais stupéfiés ne l’entendent pas de cette oreille.
Toute la semaine, des mamans et des enfants n'ont cessé de harceler les Africains installés dans le campement de Cavani-stade. Des assauts quotidiens avec jets de pierres et de cocktails Molotov se sont prolongés dans la nuit. Ce dimanche, la population a renoncé à en découdre face à la détermination des résidents. Elle a fini par déclarer l’État français comme son seul adversaire. Un tournant.
La présence des Africains sur l’ile de Mayotte semble bouleverser l’ensemble des rapports sociaux qui lient les communautés. L’arrivée d’étrangers non familiers ressoude la population formée par les habitants de l’archipel des Comores alors qu’en même temps est malmenée la présence française et sont neutralisées ses administrations. Derrière la haine des étrangers sourd un farouche souci de soi.
En vendant Mayotte à la France, les Mahorais auraient-ils vendu leur âme au diable ? De connivence avec la République Française ici dévoyée, ils organisent l’appauvrissement de l’ile en désignant les indésirables contre lesquels ils fomentent sans cesse des exactions. La terre lointaine plonge dans la vénalité. La tradition d’hospitalité s’est tue. Un Congolais déclame un chant contre la haine.
Pour Mayotte, la loi Asile de 2018 avait déjà confirmé la préférence nationale et modifié le droit du sol dans l'indifférence générale. La délinquance juvénile devient incontrôlable. Dorénavant le couple Macron-Borne généralise une politique de chaos. S’estimant entravé par la rigueur du droit, il tente de neutraliser le pouvoir judiciaire. L’île lointaine annonce des jours bien sombres.
Depuis leur campement à Cavani-stade ou des trottoirs où ils ont planté leurs abris, des réfugiés africains témoignent sur Fréquence Paris Plurielle. Huit ont souhaité parler de la situation qui leur est réservée à Mayotte, ile française d'Outre-mer qui n'entend pas remplir ses obligations de protection à l'égard des demandeurs d'asile sous le prétexte d'un appel d'air hypothétique.