Par daniel gros
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Les bulldozers engloutissent à présent les ruines de Karobolé désertées de ses habitants. Toutes traces effacées, restent les images pour témoigner du traitement indigne que la France réserve aux populations pauvres sur son territoire. Tout juste si on les laisse vivre. Fin de l’épisode. Ce portofolio a été réalisé en collaboration avec Bahati, jeune habitante du quartier.
La visite conjointe de deux ministres a permis à l’État de réaffirmer sa volonté de poursuivre sa politique d’éradication des quartiers pauvres et d’effacer la population indésirable du territoire. Il y pratique une étrange martingale : combattre la pauvreté en congédiant les pauvres ! Les habitants vont planter leur case dans le quartier voisin. Deux mères de famille disent leur effarement.
Mardi 17 août, à Mayotte, des agents de la police municipale marquent les habitations d’un « bidonville ». Se prépare ainsi la destruction du dixième quartier en dix mois. Sans une politique du logement social, l'éradication de l'habitat indigne met à la rue des milliers d'habitants les plus pauvres de l'île. Maître d’œuvre des catastrophes, l’État français dérègle sans répit la société mahoraise.
Tout en préparant une loi contre le séparatisme, le gouvernement poursuit à Mayotte une œuvre de séparation aux conséquences tragiques sur les populations. Il a pris le relai des meutes xénophobes en démantelant lui-même tambour battant les quartiers pauvres sans souci des habitants. Aujourd’hui le témoignage d’une mère de famille française met à jour les fondements du tri humain pratiqué.
Sous prétexte de résorber l’habitat indigne, la mise en œuvre de la loi ELAN à Mayotte provoque des drames humains odieux. La supercherie est vite démasquée : l’indignité frappe une nation orgueilleuse qui détruit la maison des pauvres sans souci des familles qui l’occupent. Dénonciation sur Radio Fréquence Paris Plurielle, émission RESF en ligne.
Mayotte est devenue folle. La mise en œuvre implacable de la Loi ELAN qui ambitionne de résorber l’habitat insalubre ne détruit pas seulement des maisons. Elle attaque les fragiles équilibres qui assurent tant bien que mal la survie de la majorité des populations en détruisant l’habitat pauvre traditionnel et les réseaux de solidarité. Un jeune homme témoigne d'un indicible désarroi.
Poursuite des chroniques sur le programme des démolitions de quartiers pauvres à Mayotte. Où l’on voit que la préfecture n’hésite pas à tordre la loi ELAN pour résorber l’habitat insalubre sans souci des populations réduites à se terrer dans les montagnes. Suivent les témoignages d’un homme et d’une femme prises dans la folie gouvernementale.
Sous prétexte de lutter contre l'habitat insalubre, une guerre contre les pauvres est déclarée. Irruption dans les maisons, lancers de bombes lacrymogènes pour extraire des familles sous le choc. Démolition sans relogement préalable. Deux habitantes témoignent du harcèlement qu'elles subissent. La responsabilité de l’État dans le niveau de violence qui secoue Mayotte est clairement engagée.