Tout n’a pas été dit au sujet de la politique de destruction des quartiers pauvres de Mayotte. Comment épuiser ce thème alors que le préfet lui-même s’est engagé à une destruction par mois ? Qui s’interroge sur le sort de ces gens ruinés par décision administrative n’en croira ni ses yeux ni ses oreilles. Car personne à ce jour, un mois après les événements, n’a réussi à se relever de ce désastre.
Le préfet de Mayotte enchaine les destructions de quartiers pauvres. Vendredi dernier 150 habitations furent à leur tour rayées de la carte. Ces opérations répétées seraient autorisées par une loi brandie comme un talisman par les décideurs. Pourtant il s'agit de décisions fondées sur le mensonge et de tyrannie envers des populations fragiles, politiques qui salissent l’honneur de la République.
Les démolitions des quartiers pauvres de Mayotte s’enchaînent les unes après les autres. Ce portofolio présentent les quelques familles encore sur place. Elles vivent au milieu des décombres des habitations démontées avant le grand chamboulement prévu le 5 novembre. Se montrant sans s’exposer, elles veulent ainsi exprimer l’effacement qu’elles subissent sans répit dans la société mahoraise.
Le préfet de Mayotte a signé récemment deux arrêtés de démolition des quartiers pauvres. La série funeste se poursuit sans heurt. A présent les habitants ne se font même plus d’illusion sur les promesses de relogement. Le pouvoir ignore-t-il que la lutte féroce engagée contre les pauvres atteindra tôt ou tard les catégories les plus élevées ? Espère-t-il l’explosion comme solution définitive ?
Dernier épisode d'un feuilleton qui dure depuis le 21 juin 2021, date de l'arrêté préfectoral ordonnant destruction du quartier Karobole. Le survol du quartier nettoyé de ses habitants présente un spectacle de désolation accablant. La série se poursuivra : déjà la préfecture a publié deux nouveaux arrêtés de démolitions pour 83 habitations. A suivre ...
Par daniel gros
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Les bulldozers engloutissent à présent les ruines de Karobolé désertées de ses habitants. Toutes traces effacées, restent les images pour témoigner du traitement indigne que la France réserve aux populations pauvres sur son territoire. Tout juste si on les laisse vivre. Fin de l’épisode. Ce portofolio a été réalisé en collaboration avec Bahati, jeune habitante du quartier.
La visite conjointe de deux ministres a permis à l’État de réaffirmer sa volonté de poursuivre sa politique d’éradication des quartiers pauvres et d’effacer la population indésirable du territoire. Il y pratique une étrange martingale : combattre la pauvreté en congédiant les pauvres ! Les habitants vont planter leur case dans le quartier voisin. Deux mères de famille disent leur effarement.
Mardi 17 août, à Mayotte, des agents de la police municipale marquent les habitations d’un « bidonville ». Se prépare ainsi la destruction du dixième quartier en dix mois. Sans une politique du logement social, l'éradication de l'habitat indigne met à la rue des milliers d'habitants les plus pauvres de l'île. Maître d’œuvre des catastrophes, l’État français dérègle sans répit la société mahoraise.
Tout en préparant une loi contre le séparatisme, le gouvernement poursuit à Mayotte une œuvre de séparation aux conséquences tragiques sur les populations. Il a pris le relai des meutes xénophobes en démantelant lui-même tambour battant les quartiers pauvres sans souci des habitants. Aujourd’hui le témoignage d’une mère de famille française met à jour les fondements du tri humain pratiqué.