Mayotte n’a pas su confiner. Excessive pauvreté sinon misère noire, quartier d’habitations en tôles insupportables en journée, points d’eau souvent très éloignés. Mayotte ne sait pas déconfiner. Tout fonctionne à nouveau dans une situation de confusion totale. D'où l'on voit dans le témoignage accablant d'Angèle, l'unique point clair au programme : affamer la population pauvre.
Dans une interview donnée sur le site du NPA est proposée une esquisse des logiques politiques en jeu dans l'administration de Mayotte. Où l'on comprend que les autorités gouvernent l'île selon des pratiques criminelles : ruine des populations, destruction des familles, déportations autorisées par des lois aux intitulés tout en euphémismes.
Le confinement continue ! Et la vie a repris son cours ordinaire. Dans les quartiers pauvres entre village et campagne, Il y a longtemps que le virus est sorti de la tête. D’abord, il a fallu survivre à la perte des petits revenus. Mais d’un autre côté les populations déshéritées ont profité d’une trêve dans le harcèlement et les brutalités qu’elles subissent quotidiennement en temps normal.
Le moindre article de presse au sujet de Mayotte tourne un argumentaire autour de deux points statistiques : le taux de pauvreté et le taux d’étrangers. Ce discours spontané force les esprits à lier les deux questions. Il serait sain que les élites de la presse et du pouvoir cessent de reproduire des arguments à relent xénophobe dont tous les habitants de Mayotte font les frais.
Que se passe-t-il pour que les journaux nationaux de référence parmi les plus « progressistes » publient des articles sans se préoccuper de l’exactitude, et reprennent spontanément les argumentaires xénophobes des activistes les plus radicaux du territoire d’Outre-mer au risque de leur prêter une légitimité dangereuse ?
C’est atterrant. Dans une prétendue analyse des difficultés de l’île en ces temps de confinement difficile pour l’ensemble de la population, le journal du soir, journal de référence s’il en est, reprend à son tour et sans recul des éléments xénophobes. Assiste-t-on à la transformation d’un problème sanitaire en un problème sécuritaire dont les étrangers une fois de plus vont faire les frais ?
Confinement J 48. Témoignage d'une vendeuse dans une boulangerie mahoraise. Où l'on voit que les contrats de travail découlent d'arrangements entre parties dans lesquels le droit du travail intervient très peu. Ce rapport d’exploitation et de soumission structure l’ensemble des relations à Mayotte. Faut-il alors s’étonner que l’aide alimentaire n’ait pas atteint les populations étrangères ?
Confinement J 45. Témoignage accablant d'un pêcheur comorien, habitant un village côtier du sud de Mayotte. 0ù l'on voit que la population étrangère est empêchée d’exercer son métier et de nourrir sa famille. Sans compensation car ne lui sont pas destinées les aides distribuées sous ses yeux exclusivement aux nationaux. Pourtant cet homme contribue par sa souffrance à la lutte contre la pandémie.
Malgré les souffrances qu’il inflige à la population, le gouvernement prolonge le confinement dans le seul département de Mayotte. Ni supportable, ni supporté, inapplicable, il plonge dans l’effroi des familles privées de ressources et de soins, celles qui ne figurent pas sur les listes de l’aide alimentaire. Là-dessus les mêmes ritournelles visant les « clandestins » sont répétées sur les ondes.
Confinement semaine 7. Visite aujourd'hui à Oupi Marouzouk, un quartier de Labattoir en Petite-Terre. Pour leurs besoins, les habitants puisent une eau saumâtre dans un puits proche de la mer. La question de l’eau montre une fois de plus que les autorités éprouvent peu de sollicitude pour la population. Que durant la pandémie l’accès à l’eau n'ait été que peu facilité est en soi accablant.