Mercredi soir à 18 heures, Rozemine Bacar est intervenue sur Radio Fréquence Paris Plurielle. Voici le fichier audio de sa participation. Rozemine lance un appel au secours, jeté sur les ondes comme une bouteille à la mer. Au milieu de la sixième semaine d'un confinement criminel, aucune aide n'a été apportée dans les quartiers pauvres de l'habitat "illégal". Que cet appel soit enfin entendu !
Confinement semaine 6 ! A Mayotte rien ne bouge. La famine étend son emprise. Aujourd'hui reportage dans le quartier de Vetiver sur les pentes au-dessus de Cavani. Où l'on comprend que la pauvreté à Mayotte s’affermit dans le frottement de deux cultures parce que s'y jouent simultanément une aspiration à la France et une résistance à l’assimilation.
Aujourd'hui "Mayotte, c'est loin. J'y habite" poste un billet de Rozemine Bacar, jeune étudiante de Mayotte. Elle décrit de l'intérieur l'obligation d'un confinement impossible, comment le vivent les habitants de son quartier, ensemble d'habitations en tôles à l'extérieur du village de Dzoumogne, au nord de l'île.
À Mayotte, ou ailleurs, en métropole, en Inde, en Afrique, dans tous les pays pauvres de la planète, le confinement est une méthode de prophylaxie criminelle et insensée. Le consensus qu'il obtient dans les pays riches souligne la carence critique qui mine nos sociétés repues alors que les populations pauvres, même en France, constituent une donnée à valeur nulle dans les prises de décision.
Confinement J33. Sixième temps des reportages au sujet de la misère ordinaire à Mayotte, aggravée par la politique de confinement qui isole et affame les populations pauvres. Où l’on voit que dépouillées et démunies, les populations des quartiers en lisière sont accablées par une malédiction politique, sous la forme de la lutte anti-migratoire dont la barbarie est totalement assumée et affichée.
Confinement, J 31. Poursuite des reportages dans les quartiers en lisière du Grand-Mamouzou, Mayotte. Les appels à l’aide remontent des bas-fonds depuis une dizaine de jours ; les associations locales se démènent pour effectuer le soutien alimentaire « commandé » par la préfecture, soutien sous-dimensionné par rapport aux besoins. Une mère de famille raconte son désarroi et son impuissance.
Le confinement est une réelle souffrance pour qui se situent au bas de l’échelle sociale, ceux qui souffrent pour que la communauté soit protégée du virus. Quelle morale permet de fonder ma survie sur la souffrance et la morbidité de la moitié de la population de Mayotte ? Cette situation a-t-elle un sens ? Aujourd’hui, six habitants d’un "bidonville" de Vahibe, Mamoudzou témoignent de la misère.
« Quand je ne travaille pas, je n'ai rien ».
Aujourd’hui , 25ème jour du confinement, le témoignage d’une vendeuse de fruits au marché alimentaire de Mamoudzou vient éclairer la misère ordinaire des gens simples de Mayotte. Et comment le harcèlement politique et policier contre les pauvres n’a pas encore trouvé ses limites. Les autorités savent sans doute qu’il faut du temps pour mourir de faim.
L’école sans l’école coûte que coûte malgré la faim. La continuité pédagogique renvoie la responsabilité de l’échec scolaire à venir sur les enfants, et leurs parents. Il faudrait au moins qu’il y eût continuité de l’État sur l’ensemble du territoire pour que ce dispositif ait la moindre chance. À Mayotte, un écolier de 10 ans, un lycéen, une étudiante en Lettres racontent leur confinement.
Aujourd'hui dimanche, jour 21 de confinement, parole est donnée à une mère de famille âgée d'une quarantaine d'années. Parole brute, recueillie ici sans détour. Elle parle de la souffrance qui s'est installée dans sa maison.