Marius von Mayenburg après la pièce Visage de feu, avec laquelle il avait obtenu en 1998 le prestigieux prix Kleist, s’est forgé une solide notoriété chez les dramaturges contemporains. Avec Le moche, son écriture nous plonge dans la perte d’identité et l’illusion de « paraître tellement mieux » entre les guillemets d’une ironie non feinte de l’auteur.
En mars 1938, Hitler fit un discours au balcon de l’actuelle Bibliothèque Nationale de Vienne devant plus de 250 000 personnes réunies sur Heldenplatz. L’Anschluss était prononcé malgré les traités de Versailles et de Saint-Germain-en-Laye qui interdisaient une union entre l’Allemagne et l’Autriche…
Slawomir Mrozek (1929-2013) raconte sa propre émigration dans cette pièce de 1974. Les comédiens Mirza Halilovic, Grigori Manoukov et le metteur en scène Imer Kutllovci, la rejouent avec une virtuosité que l’auteur aurait bien appréciée.
Récit d’une trajectoire fulgurante, « Fille du paradis » est l’histoire de Cynthia, une jeune étudiante en littérature qui décide un jour de composer le numéro de la plus grande agence d’escorte girl de Montréal. Le théâtre de Belleville a eu la bonne idée de programmer ce spectacle qui avait fait les beaux jours d’Avignon en juillet 2015.
La poésie de Shakespeare ne cherche pas l’éloquence et ne déclame pas de lieu commun. C’est l’essence de son être, dans l’instant de sa parole, qui la transcende. L’instinct du mot définit le verbe. Ce qui donne aux sonnets de Shakespeare la réflexion de venir à la vie en découvrant l’immensité de l’amour, la mort, le vrai.
Mohamed El Khatib avec « Finir en beauté » a obtenu le Grand Prix de Littérature dramatique 2016. L’ensemble du « matériau-vie », enregistrements, aparté avec le médecin, SMS, notes de carnet etc., réunis entre mai 2010 et août 2013, a inspiré l’écriture de cette fiction documentaire qu’est « Finir en beauté » pièce en un acte de décès.
Le Festival d’Automne met à l’honneur le metteur en scène polonais Krystian Lupa. Au programme « Des arbres à abattre » qui prend aujourd’hui une dimension plus politique depuis sa création à Avignon en 2015.
« Nous » pronom personnel de la première personne du pluriel est aussi l’esprit ; la partie la plus haute, la plus divine de l’âme dans la Grèce antique. Il s’emploie aussi comme un je dans un discours d’homme d’État, ou d’une personne qui fait autorité dans son pays. Nous c’est vous, c’est toi, c’est moi. Bernard Noël monologue son récit politique, dans un ciel couvert de ténèbres désespérantes.
Jean-Pierre Siméon, à la manière du saumon, revient à la source de la pièce « Antigone » avec l’expérience d’un voyage qui se forme autant en amont, qu’en aval de sa variation. La portée poétique de cette réécriture met en avant l’amour contre la loi ; où l’intranquille humanité « n’apprend bien que de ses douleurs ».
2016 est une année particulièrement riche pour Claude Régy. Une mise en scène, Rêve et folie de Georg Trakl au théâtre Nanterre-Amandiers jusqu’au 21 octobre, et deux livres, Du régal pour les vautours et Écrits 1991-2011, édités chez Les Solitaires Intempestifs.
Pour ce billet nous avons choisi de vous parler Du régal pour les vautours, un livre accompagné d’un très beau film d’Alexandre Barry.