Collaborateur de Justice et Paix France, militant des droits humains, observateur indépendant et autodidacte passionné de la vie politique indonésienne.
Paris - France
Fin août, l’Indonésie inaugure un ministère dédié aux affaires du Hajj, au cœur de débats sociaux et politiques. Si certains saluent une meilleure organisation des pèlerinages, d’autres dénoncent le coût élevé et le risque de marginalisation des minorités non musulmanes, alors que le pays traverse de fortes tensions sociales.
L’économiste indonésien Purbaya Yudhi Sadewa s’impose comme l’artisan d’un pari audacieux : hisser la croissance du pays, de 5 % à 8 %. Dans un archipel confronté aux inégalités, à la dépendance aux ressources et aux défis sociaux, sa « recette miracle » séduit autant qu’elle interroge sur la soutenabilité d’un tel modèle.
S’inspirant de Tan Malaka, cet article rappelle une leçon intemporelle : ne jamais négocier avec les voleurs. Face aux élites corrompues, la diplomatie doit être limitée. L’intégrité, la justice sociale et l’indépendance du peuple passent avant tout compromis, afin de construire une liberté durable et réelle.
De Jakarta à Surabaya, la rue indonésienne s’embrase régulièrement : étudiants en 2019, colère contre la loi Omnibus en 2020, insurrection civique 17+8 en 2025. Chaque fois, la foule crie au changement, chaque fois le pouvoir réprime, temporise ou récupère. La colère reste vive, mais le système, verrouillé, demeure hors d’atteinte.
Au XVIIᵉ siècle, la France tente sa chance en Indonésie avec la Compagnie des Indes Orientales. Entre comptoirs fragiles, missions catholiques de Mgr François Pallu et rivalité avec la VOC, Français et aventuriers affrontent mers, épices et diplomatie locale dans une aventure oubliée de l’histoire.
Le départ de Sri Mulyani Indrawati du ministère des Finances, décidé par Prabowo Subianto, marque une nouvelle étape pour l’Indonésie. Figure respectée des marchés, elle portait une réforme fiscale ambitieuse visant les plus riches. Son remplacement par Purbaya Yudhi Sadewa nourrit les doutes sur la crédibilité économique et la confiance des investisseurs.
En Indonésie, un simple citoyen poursuit le vice-président Gibran et la Commission électorale pour 125 000 milliards de roupies (6,5 milliards d'euros). Au-delà du chiffre, c’est un signal fort : face à des dirigeants jugés inexpérimentés, la démocratie peut se réveiller, la justice devient outil de contrôle, et chaque citoyen peut bousculer l’ordre établi.
Dans de nombreux pays émergents, la croissance économique à 5 % est présentée comme un succès. Mais derrière ce chiffre se cachent inégalités criantes, pillage des ressources, destruction écologique et exclusion sociale. Ce mythe sert surtout les élites et masque la réalité du bien-être des peuples.
Nusantara devait incarner le futur radieux de l’Indonésie : une capitale écologique, moderne et libérée du chaos de Jakarta. Mais entre retards, manque d’investisseurs, gouvernance instable et destruction des forêts, le rêve de Jokowi s’effrite. La nouvelle capitale risque de n’être qu’un éléphant blanc au cœur de Bornéo.
Depuis les années 1960, les étudiants indonésiens ont oscillé entre idéal révolutionnaire et compromission avec le pouvoir. De l'Orde Lama à l'Orde Baru, puis à la Réforme, leur engagement a souvent été récupéré. L'insurrection de 2025 rappelle cette dualité : une jeunesse prête à se révolter, mais aussi vulnérable aux tentations du pouvoir.