Quitte à me faire traiter de "guignol" autours d'une bière sur l'excellente chaîne Regards [1], j'affirme qu'Il est grand temps que le camp du progrès social de l'écologie et de l'émancipation commence à désobéir. Désobéir à cette maxime gaulliste, que les commentateurs répètent à l'envi : l'élection présidentielle, c'est la rencontre d'un homme et d'un peuple.
On a un problème majeur avec un employeur. Ça se traduit par une succession de plans de suppressions d'emploi. Cet employeur, GE, réalise une opération de restructuration massive de la filière énergie en Europe. Il ne faut pas qu'on saute d'un sujet à l'autre : aujourd'hui cela concerne renouvelable et Grid, hier les turbines à gaz, sans doute demain Steam.
Quand le premier prétend que le climat va "finir par se refroidir", le second, rejette d'un revers de manche l'hypothèse même d'un moratoire sur le déploiement de la 5G. Il parle de "modèle Amish", de "retour à la lampe à huile".
Ils disent en fait la même chose.
Pas moins de 92 "dirigeants d'entreprises" se sont réunis afin de rédiger une tribune de 50 lignes, ce qui leur fait à peine plus d'une demi ligne chacun. Compte tenu de la masse salariale que ces 92 doivent représenter, on comprend qu'ils soient économes de leur temps (et comme je suis moins bien payé, je vais faire plus long).
Le vocabulaire plein de raccourcis des médias est antipolitique. Le terme "agribasching" l'illustre parfaitement. Il interdit tout réflexion en transformant une critique de l'"agriculture" industrielle, en une attaque passionnelle. On dénigrerait les paysans, on serait malveillant, on les calomnierait.
C'est un ensemble de modes de pensée, nés en occident qui, mis bout à bout, nous empêchent de bien penser la crise écologique qu'ils entraînent. Tous ces modes de pensée ont en commun de ne pas regarder la réalité en face, et persistent, à faire de l'humain un être à part.