Fin de vie : faites vivre le débat sur Mediapart

Je lis souvent l’argument selon lequel il est impossible de s’opposer à l’idée « d’accorder un droit à ceux qui le demandent, sans rien enlever à ceux qui sont contre. » À première vue, cet argument semble imparable.

Choisir notre mort est une décision profondément intime, tout comme choisir notre vie et nos libertés. Et parfois, souvent, cela vient heurter les attentes et la compréhension de nos proches. Dans le débat qui s’ouvre sur le sujet de l’euthanasie et le suicide assisté, c’est un sujet qu’il ne faut pas laisser dans l’ombre, sous peine d’ignorer les solitudes, les douleurs, les colères, les incompréhensions et les conflits que notre choix entraine.

Sans soins palliatifs, j'ai vu des malades souffrir et crier de peur.

3 vies qui s’achèvent, 2 époques, 2 pays, 3 choix, et la vie, et la mort qui nous joue des tours.

Atteint d'un cancer généralisé, mon mari a été traité à l'hôpital public à Paris, puis dans une clinique privée en région parisienne. La fin a été difficile pour lui, pour moi aussi. Sa responsabilité n'est pas facile à assumer.

Ce week-end du 8 au 10 décembre a eu lieu la première session de la Convention citoyenne sur la fin de vie, réunissant 185 français au CESE. Les conventionnés ont montré leur détermination à la présidente de l’Assemblée nationale. Un reportage de ma coéquipière, Angèle Delbecq.

Choisir d'en finir quand la vie n'est plus que souffrance, dégradation de tout ce qui fait à soi-même dignité en plus du corps ou du psychisme. Un droit qui n'enlève rien à personne mais répond, comme dans bien d'autres pays voisins et lointains, au souhait de la population. Quelques éléments à rappeler pour un droit qui n'impose rien mais peut ajouter un droit ultime pour un choix ultime.

À trois heures du matin le 20 octobre 2021, un homme s’introduit dans l’hôpital marseillais où sa femme agonise, sort un pistolet, tire sur elle, puis se tue avec la même arme, par accord mutuel. Elle était atteinte de la SLA (Maladie de Charcot). Je les comprends parfaitement, et je m’enrage contre un système qui ne leur offrait aucune autre sortie d’un calvaire que ma propre femme a vécu.