Fin de vie : faites vivre le débat sur Mediapart

Une approche fondée sur l’empathie et l’empirisme contribuerait à dépasser les clivages.

Depuis le 16 février, le camp des opposants au droit de mourir s’est servi librement d’une contre-vérité – à savoir, que 800,000 soignants, médecins et infirmier(e)s compris, considèrent leur métier « incompatible avec la pratique d’une mort médicalement administrée». Voilà « un avertissement au chef de l’Etat », comme s’est félicité le Figaro.

Mardi 9 mai, le Conseil économique, social et environnemental a présenté son dernier rapport sur la fin de vie. La commission temporaire en charge des travaux demande surtout la dépénalisation de l’aide active à mourir.

Suite aux résultats de la Convention Citoyenne, il convient maintenant de réfléchir au contenu du projet de loi sur l’aide active à mourir demandé par Emmanuel Macron.

La Convention citoyenne s’est achevée avec éclat, ce dimanche 2 avril, sur l’adoption d’un document de plus de 150 pages. Il demande la dépénalisation de l’aide active à mourir, avec une préférence pour le suicide assisté, avec exception d’euthanasie. Un billet d'Angèle Delbecq.

Un vote crucial sur le modèle de l’aide active à mourir a été annulé suite à un problème technique, à l’issue de ce huitième week-end de la Convention citoyenne. Le vote a déjà été reporté lors de la session précédente. Si les citoyens font durer le suspense sur les détails du cadre d’application, on constate une tendance en faveur du suicide assisté.

Nathalie Maka, aidante, interroge l’opposition au droit de mourir. Elle a vu des choses terribles, à briser le cœur, et aussi des sacrifices héroïques de la part des malades, ainsi que des aidants – ces gens honteusement décriés, par certains opposants à une réforme, comme des pousses-à-la-mort. Elle veut que la loi sur la fin de vie donne le droit de choisir leurs morts aux malades, pour eux et leurs proches. Une interview de Angèle Delbecq et Mark Lee Hunter.

La valeur que l’on attribue à sa propre vie n’est pas une valeur absolue. Pourtant, certains considèrent avoir le droit d’imposer leur conception de la vie et de la mort à l’ensemble de la société. Une telle imposition est une entrave à la liberté de conscience.

Dr Labayle explique pourquoi il faut une nouvelle loi sur la fin de vie en France, et partage sa vision de d’éthique médicale.