A Toulouse, le centre d'art BBB fête ses 25 ans, l'occasion d'un bilan et d'une projection vers des lendemains désirables en s'emparant de la question de la temporalité. A la rétrospective des films de Marie Voignier répondent celles des œuvres de Matthieu Saladin et de Dominique Mathieu. En accord avec cette programmation, le lieu diminue progressivement ses horaires d'ouverture.
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A la Colline, l'interprétation magistrale de Stanislas Nordey révèle l'importance du texte d'Edouard Louis. "Qui a tué mon père" pièce engagée, se situe au croisement de l'intime et du politique. Seul en scène face aux effigies du père qui se multiplient, Nordey donne corps à ce récit douloureux mais nécessaire, dénonçant la mise à mort des classes populaires. Incandescent.
A partir de ses acquisitions récentes, le Frac Franche-Comté compose un récit sur la nécessité de la création artistique. Inspiré par un roman d'anticipation d'Emily Saint John Mandel, point de départ de l'exposition, "Survivre ne suffit pas" aborde de façon sensible des questions sociétales et politiques pour s'achever sur une note d'espoir qui réenchante les possibles en ces temps de crise.
Anne Le Troter transforme le Grand Café à Saint-Nazaire en banque du sperme dans une installation sonore immersive où le langage oral occupe une place centrale. Entre théâtre et création plastique, "Parler de loin ou bien se taire" prolonge ses recherches récentes et transforme un discours utilitaire standardisé en comptine. Brillant.
A Bruxelles, Martine Feipel et Jean Bechameil occupent la grande nef de l'ancienne Patinoire Royale pour mener à bien leur révolution mécatronique. "Automatic révolution" à la galerie Valérie Bach invite à l'appropriation des outils de création pour reprendre en main nos vies. Un appel plastique et poétique célébrant les vertus de la révolte, qui trouve un étonnant écho dans l'actualité.
Thomas Ostermeier s’empare du « Retour à Reims » de Didier Eribon comme miroir d’une société en plein questionnement. Devant le public de l’espace Pierre Cardin, le metteur en scène allemand fait entrer l'urgence du présent dans lequel à la mémoire ouvrière se mêlent désormais l'actualité des gilets jaunes et des enfants d’immigrés. Un grand théâtre politique.
A Rouen, le Hangar 107 accueille les mots de Tania Mouraud. «Ecriture(s)» revient sur l'importance plastique du langage dans son oeuvre dont sont emblématiques les fameuses lettres noires sur fond blanc étirées jusqu’à la frontière du lisible. L'abstraction sous-jacente se fait désormais réelle dans une nouvelle série qui marque un retour à l'écrit et indique une acceptation du temps qui passe.
Le Centre photographique d'Ile-de-France propose une traversée dans le travail de Paul Pouvreau. Réunissant un ensemble d'oeuvres de 1991 à aujourd'hui dont le point commun est un usage du quotidien s'exprimant à travers l'utilisation d'objets domestiques mis en scène ou trouvés, le «magazine des jours» présente ces petits riens qui sont des témoignages poétiques de notre temps.
Au Théâtre Ouvert, le texte d'Hakim Bah revisite le mythe des Atrides, l’un des plus violents que nous ait légué le théâtre grec, en le transposant dans l'ordinaire d'un futur proche monstrueux. « Convulsions » montre toutes les violences, tour à tour insupportables, grinçantes, abjectes, soubresauts d'une humanité à l’agonie, la nôtre.
Au Musée de Lodève, l'exposition "Et le bleu du ciel dans l'ombre" rend compte du travail réalisé par Manuela Marques lors de la première résidence de territoire de l'institution. Derrière ce titre aussi poétique qu'énigmatique, la photographe convoque la trace, le prélèvement et le déplacement, invitant au voyage dans un paysage chimérique imaginé à partir de ceux arides, des Causses du Larzac.