La 22ème édition du Festival Ardanthé, temps fort de la saison du Théâtre de Vanves, n'aura duré qu'une dizaine de jours, le temps de quelques spectacles, avant d'être terrassé par la pandémie mondiale de Coronavirus. L'occasion de revoir « Le grand sommeil » de Marion Siéfert, né d’un spectacle qui n’a pas eu lieu, interprété par l'époustouflante Helena de Laurens.
Au Transpalette à Bourges, l'art textile se fait politique. "Soft power" sort le tissu de son champ domestique en évacuant les charges fonctionnelles et décoratives, préalables à son entrée en résistance. Rassemblant des œuvres supports de lutte et d'affirmation réalisées à partir de techniques artisanales ancestrales, l'exposition tisse une histoire populaire de la condition humaine.
Au Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis, la nouvelle création de Jean Bellorini transporte le public dans l'intimité proustienne d'une conversation à deux voix mêlant le récit de la recherche aux souvenirs personnels. "Un instant", bouleversante promenade avec la mort, questionne les mécanismes de la mémoire en une intense réflexion sur la vie.
A Lausanne, le MUDAC pose un regard inédit sur l'univers de la pâte à modeler et sur les usages multiples qu'offre ce matériau coloré et ludique, généralement associé au monde de l'enfance et à l'éveil créatif. Réunissant près de 80 œuvres exécutées entre 1950 et aujourd'hui, "Histoires à modeler" est la première exposition du genre à considérer la plasticine dans le champ la création artistique.
Au Centre Pompidou et à Douai, Bouchra Ouizguen met les corps en rotation au son lancinant du chant traditionnel du Dakka Marrakchia. Né de la rencontre entre la chorégraphe marocaine et les danseurs de la compagnie nationale norvégienne Carte Blanche, "Jerada" emporte les corps dans un tourbillon qu'il faudra dépasser pour sortir de soi et traduire ce profond désir d'envol.
Après sa création au Nouveau théâtre de Montreuil, "Une nuit américaine" de Mathieu Bauer sera en tournée dès janvier. Le metteur en scène y conte une histoire musicale de l'Amérique par le prisme de son cinéma. Le spectacle décortique dans une suite de mises en abime les codes d'Hollywood et de la société américaine, redonnant aux acteurs de second plan leur place populaire. Jubilatoire.
Aux Ateliers Berthier, "Love" raconte le quotidien d’une famille britannique dans un foyer provisoire après son expulsion et montre les limites de ce qu'il reste des services sociaux anglais. Entre solitude, vieillesse et déracinement, une plongée ahurissante chez les oubliés d'un Etat ultra libéral
qui cache soigneusement toute sa misère humaine.
Portrait intime du milieu hippique au quotidien faisant la part belle à la relation entre l'homme et l'animal, "La robe et la main" qui parait chez Filigranes le 8 novembre, rend compte du travail photographique mené par Julien Magre lors de sa résidence PMU. L'occasion d'interroger le devenir de la carte blanche PMU qui doit fêter ses dix l'an prochain.
A Besançon, "Je m'appelle Cortana" narre la relation compliquée de Sylvie Fanchon avec la voix de son téléphone, sujet de ses peintures récentes. Elles entrent en dialogue avec une sélection d'oeuvres issues des FRAC Franche-Comté et Bourgogne où l'usage du texte, l'emploi du mot, servent de fil conducteur. Un mélange de culture populaire, d'art et d'humour réjouissant.
A Château-Gontier, la Chapelle du Genêteil donne à voir les œuvres-manifestes de Béatrice Cussol dans une scénographie en V qui rappelle la forme d'un entrejambe. «Attends», à la fois titre et prologue, s'entend comme une invitation au voyage dans un univers où toute forme dérive de la matrice mais où chacun peut inventer sa propre histoire.