Aux Ateliers Berthier, "Love" raconte le quotidien d’une famille britannique dans un foyer provisoire après son expulsion et montre les limites de ce qu'il reste des services sociaux anglais. Entre solitude, vieillesse et déracinement, une plongée ahurissante chez les oubliés d'un Etat ultra libéral
qui cache soigneusement toute sa misère humaine.
Portrait intime du milieu hippique au quotidien faisant la part belle à la relation entre l'homme et l'animal, "La robe et la main" qui parait chez Filigranes le 8 novembre, rend compte du travail photographique mené par Julien Magre lors de sa résidence PMU. L'occasion d'interroger le devenir de la carte blanche PMU qui doit fêter ses dix l'an prochain.
A Besançon, "Je m'appelle Cortana" narre la relation compliquée de Sylvie Fanchon avec la voix de son téléphone, sujet de ses peintures récentes. Elles entrent en dialogue avec une sélection d'oeuvres issues des FRAC Franche-Comté et Bourgogne où l'usage du texte, l'emploi du mot, servent de fil conducteur. Un mélange de culture populaire, d'art et d'humour réjouissant.
A Château-Gontier, la Chapelle du Genêteil donne à voir les œuvres-manifestes de Béatrice Cussol dans une scénographie en V qui rappelle la forme d'un entrejambe. «Attends», à la fois titre et prologue, s'entend comme une invitation au voyage dans un univers où toute forme dérive de la matrice mais où chacun peut inventer sa propre histoire.
L'artiste portugaise est décédée le 25 septembre dernier à l'âge de quatre-vingt-quatre ans. Elle a fait de son corps l'élément central d'une œuvre unique qui transcende les frontières artistiques pour allier peinture, performance, sculpture et photographie. Loin de l'autoportrait, elle incarne un corps universel qui se révèle à chaque nouvelle action. Retour sur une œuvre magistrale
Aux Lilas, l'Espace Khiasma, lieu de production et de diffusion dédié à l'image et au récit, fermera ses portes dès la fin du mois. Cette décision prise par l’équipe est un acte de résistance qui atteste de l'agonie du service public de la culture. Révélateurs d'artistes et souvent uniques points d'accès à la création, les centres d'art de proximité disparaissent dans l'indifférence.
A Paris, la photographie singulière de Dave Heath, témoin des aliénations d'une société urbaine en mutation, rend compte de la tension à l'oeuvre dans l'espace public entre la proximité des corps et la déréliction des êtres. "Dialogues with solitudes", autoportrait sensible, donne à voir la fascinante étrangeté de l'absence présence des corps isolés parmi la foule.
A la Galerie Almine Rech, Claire Tabouret donne à voir une suite inédite d'oeuvres incandescentes, exécutées dans l'urgence. "I'm crying because you're not crying", multiplie jusqu'à l'épuisement les représentations de lutteurs dans des corps-à-corps qui sont autant d'étreintes. La rupture amoureuse envisagée comme un combat, bouleversante mise à nue de l'artiste.
La cinéaste et écrivaine française Marceline Loridan-Ivens, survivante des camps de la mort, est décédée le 18 septembre. Avec elle partent les derniers témoins directs de la folie des hommes qui précipita l'humanité au bord du gouffre lorsque le régime nazi extermina près de six millions de juifs. Au moment où l'Europe perd la mémoire, récit d'un destin exemplaire.
A la maison des arts de Malakoff, Laura Bottereau & Marine Fiquet interrogent le monde de l'enfance via sa part d'ombre pour déconstruire une image stéréotypée. "J'ai léché l'entour de vos yeux" ébranle nos certitudes sur ce moment fondateur. Entre théâtre et création plastique, Bottereau & Fiquet composent un fascinant et subtil voyage artistique. Une révélation.