Périple musical, vocal et visuel dans un paysage immaculé ou plutôt la représentation de celui-ci, « L’hiraeth : une esthétique de l’effacement » prend la forme d’un voyage initiatique dans un monde qui n’est pourtant déjà plus. De cette poésie sonore pour voix, cordes et électronique imaginée par Loïc Guénin et Arthur H flotte une nostalgie triste et belle à la fois.
Première rétrospective européenne consacrée à l’artiste américaine d’origine lithuanienne Aleksandra Kasuba, surtout connue pour ses œuvres à grande échelle dans les espaces publics et ses environnements textiles architecturaux, l’exposition « Imaginer le futur » au Carré d’art musée d'art contemporain de Nîmes est une véritable révélation.
Une famille ordinaire se retrouve du jour au lendemain confrontée à l'histoire géopolitique lorsque la cadette part faire le djihad en Syrie. Entre histoire intime et fait sociétal, Marine Mane conte l'histoire douloureuse de sa propre famille dans une pièce bouleversante qui joue sur les idées reçues, l'identité, le vrai et le faux, la mémoire et le deuil, et autorise un autre regard.
À Bilbao, le Guggenheim célèbre le travail de l’artiste américain Paul Pfeiffer dans la plus importante exposition lui étant consacrée en Europe. Avec une trentaine d’œuvres couvrant l’ensemble de sa carrière, « Prologue à l’histoire de la naissance de la liberté » revient sur sa pratique qui analyse la nature du spectacle et la construction complexe des images dans la culture actuelle.
À Marseille, le Mucem explore la question des migrations en Méditerranée du point de vue du retour dont la complexité des expériences, prises entre déracinement et ancrage, pratique et imaginaire, gouvernance nationale et désirs personnels, est abordée via des objets, des œuvres d'art et des parcours de vie afin de mieux questionner les identités plurielles qui engagent le chez-soi.
Un an après « Eldeweiss (France Fascisme) », Sylvain Creuzevault revient à l’Odéon avec « L’esthétique de la résistance » adapté du roman-monde de Peter Weiss, l’itinéraire d’un jeune ouvrier communiste allemand qui devient écrivain, est aussi le récit de la résistance allemande au nazisme à l’heure où l’Occident sombre à nouveau dans le fascisme. Magistral et salutaire.
À Paris, le Théâtre de la Bastille accueille, dix ans après sa création, « Antoine et Cléopâtre », pièce emblématique de Tiago Rodrigues, histoire d’un amour fou porté à son incandescence par le duo de chorégraphes Sofia Dias et Vítor Roriz qui, à travers leur corps et leurs mots, parviennent à donner chair à ce couple mythique. Éblouissant.
Dans un restaurant chic d’une mégapole d’Europe, un couple célèbre son anniversaire de mariage en compagnie d’un autre, avant de converser avec celui de la table d’à côté. En adaptant la pièce d’Harold Pinter 25 ans après sa création, métaphore de l’arrogance et de la vulgarité des puissants, Hubert Colas démontre la persistance d’une société égoïste basée sur des valeurs faussement démocratiques.
Figure incontournable de la photographie japonaise, Daido Moriyama développe, au milieu des années soixante, un langage visuel nouveau faisant la part belle au flou et à la déformation du réel, qui va transformer la façon d'appréhender le médium. La remarquable rétrospective que lui consacre Photo Élysée à Lausanne plonge le visiteur dans soixante ans de création frénétique et tourmentée.
À Saint-Etienne, la galerie Ceysson & Bénétière présente le premier volet d’une importante exposition monographique consacrée à l’œuvre d’Aurélie Pétrel, qui émancipe l’image photographique du mur pour la rendre tridimensionnelle, mettant le corps du visiteur en mouvement autour de l’image en ronde-bosse.