Sous la direction du metteur en scène belge Guy Cassiers, Jean-René Lemoine remonte sur scène pour déclamer un texte autobiographique écrit par nécessité il y a presque vingt ans. Monologue déchirant, « Face à la mère » est aussi un dialogue fictionnel entre un fils et sa mère défunte, une liturgie du deuil et de la résilience, une œuvre d’art à part entière.
Tiago Rodrigues orchestre une ambitieuse collision entre la tragédie antique d’Euripide et les déchirements d’une femme d’aujourd’hui, comédienne devant interpréter Hécube, confrontée à la maltraitance institutionnelle de son fils autiste. Adaptation moderne, « Hécube, pas Hécube » est la première collaboration du metteur en scène portugais avec la troupe du Français.
La Bibliothèque François-Mitterrand explore l’imaginaire de l’apocalypse, du livre biblique au bouleversement écologique contemporain, dans une exposition qui réunit près de trois cents œuvres datant du Moyen Âge à nos jours. Si les angoisses climatiques et le retour au pouvoir du fascisme inquiètent, annoncent-ils la fin du monde pour autant ?
À Marseille, l’exposition collective « Comme un printemps, je serai nombreuse » se déploie à partir d’un fragment du décor de la pièce « Oasis Love » de l’autrice et poète Sonia Chiambretto pour aborder, vingt ans après les émeutes urbaines qui ont secoué la France, les questions de ségrégation sociale, de racisme structurel mais aussi d’affects à travers les œuvres de huit artistes.
Fable sur le sort d'alpinistes disparus depuis des décennies et dont les corps, avec la fonte des glaces, réapparaissent dans les montagnes, « Une ombre vorace » de Mariano Pensotti explore les méandres de l’identité, de la filiation et de la représentation à la manière d’une ascension himalayenne, une ascension théâtrale, entre vérité et mirage.
À la manière d’un conférencier quelque peu déjanté, Pierre Maillet livre un seul-en-scène jubilatoire dans lequel il déconstruit les normes et stéréotypes de genre en entremêlant les thèmes de l’habitation et de l’identité sexuelle. Réactualisé l’an passé après sa création en 2007, « Habiter » de Patricia Allio est un formidable et insolent spectacle performé.
Au musée Jenisch à Vevey, Françoise Pétrovitch déploie une méditation plastique sur l’éphémère, l’intime et la fragilité de la présence humaine. « De l'absence » révèle l’univers de l’artiste dans lequel lavis, estampes et installations vidéo, explorent l'intime, l'adolescence ou la disparition, ses thèmes de prédilection, et dépassent les limites traditionnelles des arts graphiques.
À Saint-Nazaire, le Grand Café accueille le « ministère des passe-temps », exposition monographique de Benoit Piéron qui, depuis l’enfance, est habité par ses « maladies de compagnie » au point de construire un travail artistique dans lequel l’univers médical est omniprésent, redéfinissant son imaginaire, son rapport au temps et à la création.
Adapté du premier roman âpre et violent de Simon Johannin, magistralement interprété par Thierry Raynaud dans un seul-en-scène époustouflant, « L’été des charognes », mis en scène par Hubert Colas, dissèque la décomposition de l’enfance dans un village reculé où se concentrent la misère et les bêtes.
Au Théâtre de la Bastille, Céline Milliat-Baumgartner conte l’histoire de la petite fille qu’elle était lorsqu’à 8 ans elle perdit ses parents dans un accident de voiture. Seul-en-scène bouleversant adapté de son roman autobiographique et délicatement mis en scène par Pauline Bureau, « les bijoux de pacotille » se déploie comme une méditation poétique sur la mémoire, le deuil et la résilience.