Triste actualité. L'Etat veut passer au forceps sa loi retraite, sourd aux cris de la rue. A Gonesse, les institutions (mairie, département, région, préfecture) s'entêtent à implanter un métro en plein champ ; une Cité scolaire d'« excellence » dans un site survolé par 1500 avions/ 24h. L'administration -« monstre froid » (Nietzsche)- n'écoute pas la nature qui peine et les humains qui protestent.
Le terme transports « en commun » fait écho à « bien commun », à destination de tous, donc des usagers. Mais en IDF, les « transports en commun lourds » - qui traversent les territoires sur de longues distances – desservent quelques gros pôles d’emplois, sans intégrer les besoins des actifs des banlieues populaires. Comme si l'offre économique pouvait faire fi de la demande sociale.
Faut-il une gare du Grand Paris Express sur le Triangle de Gonesse, qui ne dessert aucun Val d'Oisien, en raison des nuisances de deux aéroports qui y interdisent l'habitat ? Ou poursuivre l'aménagement de l'ancienne ligne de Grande Ceinture SNCF, pour un tram-train T11 traversant Argenteuil avec deux gares desservant 110.000 Val d'Oisiens ? L'occasion de faire une « entrée dans le Grand Paris »!
Les élus du Val d’Oise défendent des grands projets métropolitains qui ne tiennent aucun compte des besoins de l’Est-95 et qui attirent des milliers d’actifs extérieurs, embauchant à la marge la main-d’œuvre résidente. De même pour les projets de transports : ils n’intègrent pas les besoins des populations locales et contribuent à vider le territoire de ses "forces vives" en activité.
Cet article complète le précédent sur les manipulations de la Société du Grand Paris (SGP), qui explicitait comment accroître les bénéfices attendus des lignes du Grand Paris Express pour les rendre supérieurs aux coûts. Facile : la SGP rajoute des critères d'évaluation qu'elle est seule à définir. La ligne 17 Nord qui devrait être lourdement déficitaire devient ainsi miraculeusement bénéficiaire.
Les coûts du Grand Paris Express (GPE) explosent, tandis que les critiques se font vives pour réclamer de réaffecter les moyens financiers aux « transports du quotidien ». Problème : maître d'ouvrage du GPE, la Société du Grand Paris (SGP) - en position de juge et partie - procède elle-même à l'évaluation socio-économique (balance entre bénéfices supposés / coûts prévus) du GPE.
Malgré 4 jugements défavorables, le Conseil départemental 95 s'entête dans un pourvoi en cassation pour défendre le bouclage du BIP, voie rapide reliant Argenteuil à Gonesse, détruisant plus de 100 ha d'espaces naturels. Un Collectif d'associations et d'élus de tous bords réclame l'abandon du projet, qui bénéficierait d'après nos chiffrages à moins de 3 % de la main-d’œuvre locale. Démonstration.
Le 7 mai 2021, Jean Castex vient à Gonesse présenter un « Plan pour le Val d’Oise ». Il confirme que la « ligne 17 du GPE sera bien menée à son terme jusqu’au Mesnil-Amelot ». Une programmation sacrifiant une partie des terres agricoles du Triangle, avec une gare de métro inutile et une Cité scolaire de 2250 élèves avec internat, dans une zone de nuisances sonores qui y interdit l'habitat.
Le chantier du CDG Express avance, le RER B se dégrade faute de finances, mais la ligne 17 Nord bénéficie d’un soutien renforcé, avec le rejet de l’appel contre le permis de la gare du Triangle en plein champ et la création d’une société dite "d’intérêt national" pour une Cité scolaire, sous bruit intense. Tandis que le recensement de 2019 affiche une perte d’attractivité record du pôle de Roissy.
La Société du Grand Paris, qui officie en grande prêtresse du Grand Paris Express, utilise des procédés dignes des apprentis-sorciers transformant le plomb en or : ici le bilan négatif des lignes non seulement devient positif, mais va jusqu'à augmenter de 745 % (ligne 17 Nord) et même 1875% (ligne 18), sans la moindre justification. Déconstruction.