Le blog de Jean-François Ballay

Une amie m'a envoyé hier ce message : "Donc si je comprends bien, tu comptes sur moi dimanche pour que le FN ne passe pas ? Et si je n'y vais pas non plus (on ne sait jamais, tu m'as peut-être convaincue), on fait comment ? " Sa question est incontournable, et elle résume en quelques mots le dilemme qui se pose pour des millions de Français de gauche.

Lettre ouverte à franceinfo video, au sujet de sa vidéo : « Quel rôle l'abstention pourrait avoir dans l'élection ?". Ou comment manipuler les gens avec des pseudo démonstrations mathématiques. Curieux exemple de démocratie pour ceux qui s'en réclament à hauts cris ! Nous allons suivre ici cette « démonstration » pas à pas, sans utiliser la poudre aux yeux des équations.

Je propose ici une simulation du 2nd tour qui aura lieu dans 3 jours. Oui je sais, c’est un peu culotté de se projeter au soir du 7 mai, et de tenter le diable. Mais mon propos est de désamorcer la panique générale (entretenue par les médias sous influence) et de garder la tête froide face aux événements. Car il s'agit de savoir si on veut se résigner à voter Macron ou si on résiste à la pression

Rien qu'un simple poème, dans l'écho de ce vent terrible qui se lève sur Paris...

Une abstention massive peut conduire à la victoire du FN avec les conséquences tragiques qui en résulteront, mais une nette victoire de Macron peut signer la défaite irrémédiable de la gauche et l'abandon des classes populaires. Dans une telle situation, et quoi qu'en pensent les faiseurs de solutions, mieux vaut ne pas gonfler les rangs de ceux qui lancent des "appels"... à faire comme eux.

Dans les invectives qui fusent de toutes parts, entre ceux qui appellent, pour les uns, au refus de choisir "entre la peste et le choléra", pour les autres à un "barrage contre la marée brune", on entend le son des petites batailles de clochers de l’ancien temps, quand tel curé défendait « ses pauvres » contre le curé du village voisin. Est-ce cela, être de gauche ?

Réponse à l'appel de M. Piketty à voter Macron au 2nd tour : Que Le Pen soit à 45%, 35% ou 25% ne diminuera pas la pression générale en faveur des thèmes sécuritaires et identitaires, pour la bonne raison que ces thèmes seront entretenus, comme depuis des années, par les élites au pouvoir, c’est-à-dire les médias aussi bien que les partis soucieux de rassembler une majorité de gouvernement.

Hier soir, A., ma nièce de 25 ans, que j'ai vue dans son berceau et que j'ai vue ensuite grandir, m'a parlé de sa peur du FN, et cela, bien sûr, me bouscule un peu, et m'inspire un angle différent pour essayer de penser ce moment abrupt pour le pays.

Le vote utile est-il encore "démocratique"? La démocratie est, chez les Grecs, non pas la mise en œuvre d’une raison logique, ni d’une raison calculatrice, comme c’est le cas dans notre société, mais d’une raison délibérative. Or, la délibération, chez l'homme grec, c’est l’assemblée des visages qui se regardent en face et d’où émergent des paroles, des voix. En sommes-nous encore capables ?

Dans les échanges sur les réseaux sociaux, j’entends nettement la peur de la privation de liberté, mais je n’entends pas la colère contre l’injustice. Or, s'abstenir au 2nd tour, pour moi, c’est le choix de ne pas céder un pouce à l’injustice. A contrario, mettre Macron au pouvoir, c’est préserver une part de liberté, mais c’est applaudir à l'injustice sociale. Je ne voterai pas « Pour Macron ».