Respecter les valeurs de la République est une obligation aussi pour l’institution scolaire. Ne devrait-elle pas procéder à un examen de conscience au lieu de réduire dans sa communication ce respect à celui d’interdictions vestimentaires par certaines et certains de ses élèves ?
« Faire de l’éducation aux médias et à l’information une discipline à part entière », voici une proposition parlementaire qui semble frappée au coin du bon sens. Mais elle risque d’être mort-née, si on ne l’inscrit pas dans une réflexion globale sur les missions de l’école et sur une nouvelle politique des savoirs.
Il ne manquait, pour boucler l’année scolaire, que la circulaire de rentrée. Publiée hier, elle révèle par ce qu’elle contient et ce quelle ne contient pas, des choix majeurs de politique scolaire.
Et un label de plus ! L’inflation des labels éducatifs ne serait-elle pas le cache-misère de la carence éducative de la politique des savoirs actuelle ?
Inciter à éduquer à l’esprit critique, en appelant à une « éducation à » de plus, et en négligeant certaines perspectives ouvertes par des chercheurs français, absents de la bibliographie, est une belle occasion pour le lecteur d’exercer son esprit critique.
Et si on sortait enfin du piège des temps d’apprentissage déjà établis et répartis pour trouver enfin un temps effectif pour des éducations jugées indispensables ? A ne pas affronter cette question, on court une nouvelle fois à l’échec.
Si on se fie à l’imaginaire éducatif dominant, un élève exclu ne peut être qu’un élève potentiellement violent qui va mettre à mal le climat scolaire de son nouvel établissement. Avec un peu de recul par rapport aux clichés de cet imaginaire, on peut aussi prendre en compte les vulnérabilités dont il est porteur pour envisager les conditions de son accueil.