Par la voix de leur syndicat, les chefs d’établissements rappellent à la ministre les valeurs de l’école et la nécessité de respecter le droit. Une salutaire leçon de démocratie.
Ce n’est pas par angélisme que la Revue internationale d’éducation de Sèvres affirme dans le titre de son dernier dossier « Enseignant : un métier d’avenir ». Cela tient au fait qu’elle aborde la question politique de fond du sens de ce métier.
Devant l’avalanche de mesures rétrogrades à l’école, une riposte massive à la hauteur des enjeux s’impose. Elle se construit, par le débat, à l’initiative de l’AFEF, au travers d’une démarche participative lancée par un collectif de syndicats et d’associations.
Le premier ministre emportant avec lui la cause de l’école à Matignon, il n’est pas inutile d’observer de quelle manière il a servi la cause de l’école en moins de six mois passés rue de Grenelle.
La « tenue vestimentaire commune » comme moyen de pacifier les établissements scolaires, n’est-ce pas du pur « bon sens » ? Si l’on replace cette expérimentation dans le cadre général de la politique éducative mise en œuvre, l’uniforme apparaît alors plutôt comme un leurre.
« L’opportunité de s’envoler » doit elle être réservée à quelques uns ou proposée à tous ? Entre ces deux conceptions de l’école, le débat politique devrait s’engager.
Dans sa lettre aux professeures et professeurs du 5 décembre 2023, le ministre précise le grand bond en arrière qu’il souhaite faire effectuer à l’école française, en évitant très soigneusement de questionner les savoirs qu’elle enseigne aux élèves et la manière dont elle évalue leurs apprentissages.
Selon que E désigne un enseignement ou une éducation, la part qui lui est attribuée dans la formation des élèves par l’actuelle politique des savoirs est inégale. Illustration avec l’EMI (éducation aux médias et à l’information) récemment promise à une prise en charge par l’EMC (enseignement moral et civique).
Mises bout à bout, les déclarations du ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse dessinent un « chamboule tout » qui vise, sans le dire, à ne pas remettre en cause l’essentiel de notre système éducatif.
Trois événements apparemment sans lien : un focus sur les professeur.e.s documentalistes, une enquête auprès d’élèves de 4e sur le sens des apprentissages et le résultats des évaluations nationales de 4e qui inquiètent le ministre. Et si tout cela se tenait ?