Alors que grèves, manifs, blocages et occupations se renouvellent chaque semaine, les grands médias jouent la petite musique de l' « essoufflement », de la « trêve », du « pourrissement ». Stratégie politique, sans doute, mais aussi paresse intellectuelle face à un mouvement qui dure, essaime, se décentralise et donc se complexifie. Face à cette complexité, certain·es journalistes s'essoufflent.
La semaine dernière, de nombreux blocages ont eu lieu dans des garages et centre d’incinération de la région parisienne. Menés par des collectifs mixtes et indépendants, ces blocages ont pris le relais de grèves suspendues temporairement, pour des raisons financières ou policières (réquisitions). Réflexions sur ce relais stratégique, à travers le cas d’Ivry-sur-Seine.
« Incinérateurs à l'arrêt », « bloqués », « occupés »... Quelles réalités derrière ces expressions entendues ces deux dernières semaines ? Je tente ici un point d'étape sur les mobilisations et les différentes stratégies des grévistes du déchet, qui montrent la complexité de leurs métiers et les impensés de notre système de « traitement » des déchets.
Face aux menaces, harcèlement, expulsions illégales vécus par les habitant·es des bidonvilles du 91, les associations Intermèdes-Robinson, Système B, le Collectif de solidarité avec les habitants des bidonvilles en Nord-Essonne et le Collectif National Droits de l’Homme Romeurope publiaient hier cette lettre ouverte au maire de Saulx-les-Chartreux (91). Je la reproduis ici intégralement.
Par Jeanne Guien
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E. travaille depuis trois ans dans une entreprise privée de la collecte de déchets. Dans cet entretien, elle nous présente son parcours, évoquant la solidarité aussi bien que les difficultés rencontrées à son poste : le manque de formation, la pression managériale, la surcharge de travail, les discriminations de genre, le gaspillage...
Par Jeanne Guien
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L’Assemblée Nationale pourrait voter la reconnaissance du caractère génocidaire des violences exercées sur les ouïghour.es par la Chine. Alim Omer, président de l’Association des Ouïghours de France, réfugié en France, revient sur les aspects industriels, sanitaires, culturels et environnementaux de ce génocide.
Depuis décembre, la mairie de Saclay (91) applique une politique agressive envers les habitant.es d'un bidonville : coupures d'eau, refus d'inscriptions scolaires, mépris à l'égard des habitant.es et de leurs soutiens... En plein hiver, au pic de la crise sanitaire, ces familles sont privées de l'accès aux droits fondamentaux : l'eau, l'éducation, un environnement décent.
Par Jeanne Guien
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Depuis le 25 octobre, environ 300 travailleur.ses sans-papiers d’Île-de-France font grève pour leur régularisation, dont 59 éboueurs, salariés de l’entreprise de collecte de déchets Sepur. Aujourd’hui, la grève est reconduite, et une délégation doit rencontrer la direction. D., 26 ans, qui fait partie de ces 59 grévistes, témoigne de la façon dont se passe l’emploi des sans-papiers chez Sepur.
Par Jeanne Guien
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A Marseille, une pollution massive fait suite à 2 évènements simultanés : grève des éboueur·ses et inondations. Elle cristallise de graves problèmes de production, collecte et gestion des déchets. Plutôt que de les analyser, journalistes et personnalités publiques cherchent leur bouc émissaire parmi les grévistes. Un réflexe inquiétant, à l'heure où le politique et le climatique s'entremêlent.
Le 10 août, le « bidonville du Moulon », sur le plateau de Saclay, a été expulsé et détruit. Lors de l'expulsion, un représentant de l’Etablissement Public d’Aménagement Paris-Saclay était présent. Le bidonville se situait en effet sur un lieu stratégique : sur le passage de la future ligne 18, grand projet auquel s'opposent des collectifs d'habitant.es, des agriculteur.rices et des écologistes.