Education populaire (science et techniques), luttes diverses et variées (celles ci qui imposent de "commencer à penser contre soi même") et musiques bruitistes de toutes origines
Ian Hacking « Entre Science et réalité : la construction sociale de quoi » Edition La Découverte 2008 298 pages Un certain nombre de débats ramènent la question des rapports sciences société a la question soit du « relativisme » (la science ne possède qu’un pouvoir « relatif » à décrire la réalité selon ses méthodes et ses principes fondateurs) soit de la « construction sociale » (la réalité décrite par la science découle d’une « construction sociale » qui est la science elle-même). Le premier débat est piégé comme une consigne électorale un soir de vote, et dépend du second (puisque si la réalité décrite est « relative » dans ses effets et ses valeurs propres, c’est justement que c’est le résultat d’une opération non neutre de « construction sociale »).La question de la « construction sociale » d’un fait a une histoire. Avant d’examiner les conséquences spécifiques de la « construction sociale de la science », il convient d’examiner l’histoire et les évolutions de la notion même de « construction sociale » Que signifie alors l'expression « construction sociale de X » (X désignant génériquement les objets déclarés construits par les partisans du constructivisme)? La thèse de la construction sociale est que « X peut ne pas avoir existé ». D'apparence fort simple, cette proposition recèle pourtant une série de présupposés et de malentendus que l'ouvrage s'attache à mettre au jour.
Le fonctionnement même de la science semble induire « par méthodologie » l'idée d'une « neutralité de la science » qui rendrait ses avis non discutables par la population « non éduquée ».
Depuis le 5 décembre, jours de publication du communiqué de la NASA, toute la presse papier bruisse d’un bruit de fond constant (même si la surface octroyée à la nouvelle est éminemment variable) : on a découvert une nouvelle « planète habitable ».Cette découverte incontestable est d’une importance telle qu’elle emporte la publication dans la plupart des quotidiens nationaux, une bonne partie de la presse régionale, sans oublier les « purs players « d’internet et la presse spécialisée dans la science.
Clifford D. Conner Une histoire populaire des sciences – Editions l'échappée – Mars 2011 570 Pages La science a été longtemps présentée comme l'activité exclusive d'un groupe d'hommes exceptionnels, transcendant leur époque et apportant une contribution décisive à la connaissance de la nature par leur intelligence hors du commun, qui confine au génie. Contre cette conception élitiste de la science, qui fait reposer l'ensemble de nos connaissances sur quelques individus, Clifford D. Conner propose une histoire de la science reposant sur les savoirs, parfois très élaborés, des « hommes du commun », une science « venue du peuple » et dépendant des configurations sociales et politiques des sociétés dans laquelle ces connaissances objectives étaient forméesn construites, méditées et enfin produites.
La version familière de la science ce sont des dispositifs bien balisés, réalisés dans la neutralité bienveillante du laboratoire, dispositifs qu’on peut recréer à loisir selon des modalités rigoureuses pour aboutir à une vérité indiscutable ayant statut de preuve.
Les rapports entre science et histoire sont problématiques, probablement parce que l’histoire est une discipline fondamentalement marquée par la contingence. Or les sciences exactes n’admettent qu’avec difficulté des phénomènes contingents comme objets de leurs recherches. Un des domaines où cette difficulté apparait le plus nettement, c’est la théorie de l’évolution (darwinienne) et la recherche (inaboutie à ce jour) d’une « loi » qui « fixe » l’évolution. L’impossibilité d’une telle résolution n’est pas uniquement le fait de scientifiques plus ou moins croyants, et n’est de toute façon pas limitée à ce domaine (« Dieu ne joue pas aux dés » est une phrase attestée dans le domaine de la physique la plus fondamentale) C’est au contraire une difficulté prise en compte par l’ensemble des disciplines des sciences « humaines » (dont la dénomination officielle de « sciences sociales et historiques » dit assez l’importance de l’histoire dans la genèse de leur élaboration)
Par Marc Tertre
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La fraude n’est pas pour la science d’abord une faute, c’est la négation ontologique de son existence même, sa prétention à dire le vrai. Pourtant cela n’a jamais empêché des scientifiques dévoyés à recourir à la tricherie pour asseoir leur réputation ou leur autorité, du moins pas tant que la supercherie n’a pas été découverte…