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Quand je pense à Dieppe, cela m'évoque ce récit dont les femmes sont absentes. Je pense à ma grand-mère, née à Dieppe, qui perdit toute une partie de sa vie pendant la guerre, à cause de la guerre. Elle n'a pas fait la guerre. Mais qu'aurait été le monde sans elle ? Sans elles ? Qu'aurions-nous été sans nos grands-mères, sans nos mères, nos sœurs, nos cousines, nos amies, toutes les femmes du monde ? Et pourquoi parle-t-on si peu d'elles dans l'histoire ?
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Quand Ibrahima*, réfugié mineur, est venu s'inscrire à la mission locale, l'année dernière, c'était pour se sortir de la nasse dans laquelle on tentait de l'emprisonner. Il demandait à faire une formation, avoir des cours de français : apprendre à lire et à écrire le français.
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Dans la vallée du Buëch, il était un pré, trapèze d'herbes, coincé entre une petite route, un talus et une ferme. Ce pré s'appelait la Jachère. C'était un camping à la ferme. Son nom était-il un pied de nez aux technocrates européens ? … la Jachère ... ses propriétaires sont des éleveurs – père et fils – du Haut Buëch, à une poignées de kilomètres en aval de Serres. Ils représentent un germe dans les sillons fertiles de résistances au libéralisme et à ses dérives gestionnaires.
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Le voyage laisse dans mon esprit une empreinte à plusieurs dimensions. Comme disait Claude Lévi-Strauss dans ses Tristes tropiques, il dépasse le déplacement dans l'espace et le temps. À mes yeux, il est même plus qu'une transgression dans la dimension sociale. Il est en nous :
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Ce mois de mars 2015 fut riche en rebondissements, dans l'affaire Petrobras, le politique et les médias le disputant au judiciaire. Dans un Brésil craquelé par la sécheresse, fissuré par la misère et désolé par la corruption, ce scandale peut-il porter les germes du renouveau et de la créativité poétisées-débridées par le célèbre standard de Bossa Nova, Aguas de março, « Pluies de mars » ? Tentative de reconstitution chronologique commentée des événements de ce mois dernier.
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Suite à l'article de MM. Perraud et Arfi sur les propos de M. Mélenchon une partie des lecteurs de Mediapart se rallie à la cause du leader du Parti de Gauche tandis qu'une autre partie soutient la position du journal d'investigation. Alimentée par plus de deux mille cinq-cents commentaires, cette controverse est-elle un révélateur de tension, micro-cosmique et dynamique, au sein de la gauche de la gauche française ?
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La fessée serait-elle le symptôme d'une république qui se cherche dans le miroir de ses défaillances supposées ? Ou l'agitation d'une ombre dans la caverne vide et sombre des idées des gouvernants, vide et sombre des idées gouvernantes ?
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En 2012 les missions locales fêtent leur trentième anniversaire. Depuis 2007, leur relation avec l'Etat est entièrement placée sous le signe de la performance, en d'autres termes le financement au résultat. Pour ma part, j'estime que cette logique sert à légitimer une vision gestionnaire du travail social. C'est ce que j'entends démontrer.
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En 2013, l’État engage 12,5 Md€ (milliards d'euros) au bénéfice des acteurs et dispositifs des politiques de l'emploi. Au titre de cet engagement et de celui des années passées, il règle 10,5 Md€. D'où vient cet écart de 2 Md€ entre dépenses contractualisées (autorisations d'engagement) et dépenses décaissées (crédits de paiement) pendant la même année ? Les employeurs sont les bénéficiaires privilégiés des politiques de l'emploi. Elles se font au détriment d'autres acteurs de l'emploi à savoir les publics, les structures d'accueil et les organismes et dispositifs de formation.
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L'entreprise est l'étoile montante des six dernières décennies. Elle est devenue le modèle social promu par l’État comme garant de l'intérêt collectif.