Se portraiturer en ombre, c’est choisir l’effacement plutôt que l’exposition. Silhouette mouvante projetée au sol, l’image dit « je suis là » tout en se dérobant : identité fuyante, modelée par la lumière, entre présence et disparition. Un autoportrait sans narcissisme où l’essentiel reste entrevu, jamais possédé.
Le site des Cahiers du Tanargue continue de s’étoffer. De nouvelles voix, sensibles et singulières, se sont jointes à l’élan.
Des textes, des images, des pas lents posés sur des chemins de brume, de lumière ou de mémoire.
À partir du hameau de Todtnauberg, lieu de la célèbre rencontre entre Heidegger et Celan, Matthias Koch explore en photographie les strates d’une mémoire européenne hantée par le retour cyclique des régimes autoritaires. Une méditation visuelle sur ce qui rôde dans les paysages et se répète dans l’histoire.
Et si chaque photographie était une île ? Non pas un minuscule continent autonome, mais un fragment de terre entouré de courants, attentif aux marées qui le relient à d’autres rivages. Imaginer nos images ainsi, c’est déplacer le centre de gravité du geste photographique : on ne possède plus un territoire figé, on navigue dans une constellation vivante.
Du 3 mai au 30 juin 2025, la Galerie Solidaire L’Agapé à Aubenas présente Metamorphosis, une exposition poignante du photographe Matthias Koch. Située au 5 rue Jourdan, en plein cœur de la ville, cette galerie portée par le Secours Catholique s’impose comme un lieu singulier où l’art se conjugue à la solidarité.
Depuis sa fondation, Israël s’est appuyé sur la mémoire de la Shoah pour légitimer son existence. Mais quand cette mémoire devient un outil politique servant à justifier l’occupation et l’effacement d’un autre peuple, une question cruciale se pose : peut-on sacraliser une douleur sans en nier une autre ?
À l’endroit où le temps se fissure, Matthias Koch cueille les éclats silencieux d’une apocalypse intime. Ses images, blessures vibrantes, suspendent le souffle entre chute et renaissance et demandent : que reste-t-il quand tout cède ?