Notre siècle avait mon âge. À quelques jours près. Un siècle qui allait mal. Entre les griffes d’une nuit carnassière. Comme celle qui occupait ce pays que nous venons libérer. Tenter de le sortir d’une nuit dévoreuse d’humanité. Tout est parti de l’appel d’un homme. Exhortant sa population à résister. Un appel adressé en même temps aux autres pays de la planète. Je me suis porté volontaire.
Nombre d’organes peuvent être greffés.Jamais l’enfance.On ne peut pas en greffer une nouvelle. Une enfance détruite est gravée entre deux paupières.Ce texte n’est pas là pour juger. Je ne suis pas juge ni victime ou proche des victimes. Même si j’ai mon intime conviction. Ce billet est une juste une interrogation. Sur les masques de l'inhumanité. Pourquoi le pire de notre espèce ?
Un parcours sans faute. Je vais leur concocter un voyage parfait à nos étrangères de marque, avait assuré le chargé de l’opération. Un habile négociateur qui a tout planifié depuis le début. Déroulant son carnet d’adresses à rallonges d’un pays l’autre. Pour éviter toute difficulté au départ et à l’arrivée. À Paris, elles étaient attendues Aussitôt prises en charge.
Quand une star du foot croise un bourrelier. Une rencontre sans jamais se voir. Juste de bouche à oreille. Tout a débuté par un concours de circonstances : des clients quittent une table. Kidane entre à ce moment-là. Il se dirige vers la porte VIP de l’hôtel et fait demi-tour. Pour aller se planter devant la table qui vient de se libérer. Près de l'histoire du bourrelier.
Ma première réaction à la vue du visage sur l’écran. Un abject connecté, me suis-je dit d’emblée. Sans chercher à faire un jeu de mots. L’expression s'est imposée. Face à un abject connecté. Du délit de faciès ? C’est bien sûr le cas ; à peine vu et catalogué. Qu’est-ce qui a provoqué une telle réaction de rejet ?
Vous dormez dans la pièce à côté. Deux jumeaux de trois ans. Je suis seul avec vous. Pour la première fois. Toute la maisonnée est à la plage ou à déambuler dans les rues de la ville. Pendant votre sommeil, je me suis posé une question. Quel monde vous laisser ? Si on vous en laisse un...
La dernière survivante. Pourtant la plus jeune. Celle qui aurait dû être avalée parmi les premiers. Ne jamais franchir les frontières de l’aube. Je n’avais pas fermé l’œil. Que me reste-t-il aujourd’hui de ces heures restée seule ? Quelques sensations. Toutes comme floutées par le temps. Que la conversation à être claire. Je ne l’ai jamais oubliée. Deux voix dans la nuit.
Gavé de cette injonction. Nombre de gosses ont eu droit à ce genre de gavage. Peut-être même dès le biberon. Voire même un « tu seras raisonnable » au seuil du ventre maternel. La plupart du temps d’abord entendu de la bouche des parents.Raisonnable:penser, agir selon la raison, le bon sens, la mesure et la réflexion. Définition pour un vaste programme. Pourquoi vouloir l'infliger à des enfances ?
Notre jeune siècle est très susceptible. Décortiquant chaque mot pour savoir s'il ne pense pas mal. Contraignant souvent l’autre à se justifier. Que faire pour sortir de ce siècle de suspicion généralisée ? La vie est trop courte pour la vivre comme un contrôle de police permanent. Un flicage planétaire. Comment faire cohabiter nos solitudes sur la même piste de danse en orbite ?
Une à une. Des lumières se noient. Avalées par les flots sombres du siècle. Certaines lumières résistent. Refusant de sombrer. Des digues lumineuses face aux assauts de la nuit. Elles veulent continuer de briller ? Non. Elles ont plus d’ambition.Quel est leur objectif? Continuer d’éclairer. Qui? Vous. Nous. D’ici et d’ailleurs. Éclairer le monde entier. Des lumières résistantes.