Achète merde au kilo. De la provocation vulgaire, s’agacèrent certains internautes à la lecture de l’annonce. Quelques-uns et unes très en colère renvoyant des mails d’insultes : leur merde numérique. D’autres eurent un petit sourire. Merde d’humain ou d’animaux. Pas plus de cinq kilos par envoi. Et dans des contenants recyclables. L'annonce eut beaucoup de succès.
Monologue écrit à seize ans.Remonté à la mémoire avec l'info de l’interdiction aux femmes afghanes de parler entre elles. Amputées de leur langue natale.Celle qu’elles sont censés transmettre à des hommes comme ceux leur interdisant de la parler.Concentré d’horreur et connerie humaine.Pas de lien direct entre le monologue et l'info.Excepté le sujet de la langue.Tout le reste n'est que digression.
Goût amer au radio-réveil. Cinq lettres viennent de tomber. Vingt-trois années après le gros titre « Nous sommes tous des Américains » barrant la une du Monde. Avec toujours des années après, le fameux « que faisiez-vous ce jour-là ? » Et lui qu’est-ce qu’il vient foutre là ? Avec un livre à la main. C’est son « Cauchemar climatisé ». Finalement toujours d’actualité.
Certes aucun risque d’encombrement. Même aux heures de grandes circulations sous le crâne. Il y a beaucoup d’autres avantages à n’avoir que deux pensées. Comme notamment la facilité pour faire le tri. Que deux bacs. Contrairement aux cerveaux à pensées multiples. Ça va où ? Ici ? Non, là. Peut-être ici. Chaque fois à devoir s’interroger. Voire même douter.
Avant le son du radio-réveil. Et de la première ouverture de son écran. Café de 06h32 face à une fenêtre. L’aube se dessine timide au-dessus des arbres. Quelques silhouettes ailées passent de branche en branche.Pour l’instant, le silence. Et une des huit milliards de solitudes. Face à la fin de la nuit annoncée. Sans radio ni écran. Ma part de planète pas encore branchée au réseau.
Double perte à perpétuité. Jamais plus, il les reverra. Ni ne pourra les toucher. C’est fini. Pour toujours sans eux. Il le sait. Rien ni personne ne pourra les ramener. La certitude d’un enfant assis sur un matelas. Dans une chambre vide. Mais pas déserte. Elle abrite un duo de fantômes. Continuer sans eux deux ?
Chaque pas est une racine de plus. Quel que ce soit le lieu de son arrivée sur la rive des vivants. Nous transportons nos racines au moindre déplacement. Pour un voyage de proximité où à l’autre bout de la planète. Elles nous collent à la plante des pieds ou à la semelle. Et chaque seconde est un voyage.
Les mots blessent et peuvent tuer. Mais jamais directement. Plein de petits meurtres sans bruit ni coups. Avec des mots choisis et assénés. Une phrase peut assassiner sans laisser la moindre trace. Rares celles et ceux n’ayant jamais vécu de l'humiliation verbale. Quand on perd ses moyens. Se faire dessus, dedans. Pas d’odeur, pas de traces. Si ce n’est sous la peau.
Très belle invitation à garder les clefs de son cerveau.Elle est adressée aux plus anciens et anciennes.Une invitation lancée par Michel Serres. En plus d’être un érudit, un homme qui avait de l’humour et aimait jouir des plaisirs de la vie. Cette vidéo ne s'adresse pas qu'aux anciens. C’est une invitation à toutes les générations.Peut-être même en priorité : les plus jeunes.
Mer de glace sous la poitrine. Rien ne semble pouvoir l’atteindre. Ni le monde, ni les hommes. Elle traverse le quotidien avec un blindage de l’intérieur. Son coffre-fort pour protéger tout ce qui lui est le plus cher. Avec un numéro secret sans doute composé durant l’enfance. Plus isolée que protégée ?