Nue, même habillée.Sous son regard.Personne à des km.Elle est seule.Sous le toit du ciel.Ses racines dans le sable.Signature éphémère. Effacée chaque jour. Par le vent. L'homme passe et repasse.Sur son histoire.Elle est enfermée.Entre les murs de ses yeux. Son gibier de 12 ans.
15 ans à la fenêtre de sa chambre. Elle sourit. Un petit sourire. Il veut s’agrandir. Elle le retient. Pas tout de suite, se dit-elle. Gardant le large sourire pour leur arrivée.Les occupants fuient. Tandis que les libérateurs s’approchent. En provenance de plusieurs pays. Elle danse d’un pied sur l’autre. Si impatiente. Le village et le pays étaient libérés. C'était un jour de joie.
Le café a le goût du monde. Pas celui visible à travers la fenêtre de la cuisine. Le goût du monde délivré à l’aube par le radio-réveil. Des mots, plus ou moins intéressants, glissés dans une paire d’oreilles encore sous le règne du sommeil. Des nouvelles de la planète à domicile. Chaque matin réveillé par le « bonjour » radiophonique. Agréable France des ondes.
Mourir de faim ou s'exiler. Pas la première fois de l’histoire de l’humanité que se produit un bras de fer alimentaire. Au fil du temps militaire, la famine a été une arme de guerre. Nul besoin d’envoyer des troupes ou d’utiliser du matériel militaire. Tout se fait à distance, sans se salir les mains. Juste attendre que la faim tue. Ou qu’elle pousse à l’exil. La diaspora par l'estomac ?
Sous la peau, l'essentiel. Le reste, c’est la vitrine. Couleur. Sexe. Genre.Politique.Pouvoir.
Réussir.
Rater.
Briller.
Rester dans l'ombre... C’est de l’affichage. Nos identités de façade. Pour s’aimer ou se détester. Rester indifférent. S’accoupler en passant. Ou plus loin que jouir. Des êtres traversés de vents contraires.
Quelques questions après un frottement générationnel. Notamment sur le pouvoir. Est-il inhérent à l’histoire de notre espèce humaine ? Tout me porte à croire que c’est en effet le cas. Mais j’aimerais avoir tort. Parce que notre espèce vaut beaucoup plus que la course au petit ou grand pouvoir. L’humanité mérite mieux que les egos et vanités des humains. Est-ce possible ?
Devant, le vide. Derrière, le chaos. La petite fille s’arrête. Dans son dos, un sac. Ailleurs, il contiendrait des affaires d’écolier. Ou des vêtements pour « une soirée pyjama » chez une copine.Pas cette histoire qu’elle transporte dans son sac.Dedans, la mort. Elle la connaît bien. Jamais loin. Parfois si près qu’elle sent son ombre sous sa peau. La mort déjà installée. Prête à se servir.
Des mots s’arrêtent sur le seuil du réel. Certains pour s’essuyer les pieds ou se déchausser avant d’entrer. D’autres font demi-tour. Pourquoi se défilent-ils ? La plupart du temps pour éviter de se confronter à la réalité. Préférant se détourner que d'en découdre. Contrairement aux mots de combat. Ne lâchant rien.Une parole refusant de raser les murs du réel. Prête à tout dire ?
Ne plus le perdre.
Ni le gagner.
Changement de verbe.
D’un auxiliaire à l’autre.
Certes pas dans l’air du temps.
Pourtant le fleuve de chaque histoire.
Coulant en nous.
Sang et seconde mêlés
Sous nos peaux.
Être vite.
Pourquoi pas.
Être lentement.
Pourquoi pas.
Du temps sans aiguilles.Ni agenda.
Toute une vie pour ...