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C’est mon opinion.Une expression que nous employons relativement souvent La plupart du temps avec sincérité. Et en général, nous aimons partager notre regard sur le monde. En espérant bien souvent qu’il sera le plus original et considéré comme un apport pertinent au débat en cours. Ce genre d’échanges ne date pas d’aujourd’hui. Sommes-nous si sûr de donner réellement notre avis ?
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Deux toiles sous le même ciel. L’une est visible, l’autre invisible. La première dehors, tendue entre des branches. Des regards de passage peuvent se poser dessus. Comme devant un tour de magie de la nature. Parfois, des yeux numériques la captent et font circuler son image sur une autre toile. Celle qui est invisible. Et sur écran. Avec une invisibilité présente sur toute la planète.
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Impossible de se taire. Ni de parler. Face à l'abominable.Indignation, révolte, colère, etc.Tout est là, prêt à jaillir. Pourtant, rien ne sort. Un corps-volcan de résignation devant son écran du monde. Comment faire exploser le bouchon de résignation et de silence? Réveiller le volcan. Pour une parole dans quel but ?
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Pas la moindre goutte de sang sur vos mains. Rien à voir avec l'image habituelle du barbare. Même si certains synonymes de ce terme conviennent à votre intervention. Mais indéniable que dans votre cas, il n'y a pas la moindre violence directe sur autrui. Pourquoi alors vous qualifier de « barbare de mots »?
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Grand désarroi dans la voix d’un copain. Il semble hésitant à vouloir en parler. Peut-être même une irrépressible honte. Il finit par balancer l’ignoble verbalisé. La barre de l’ignoble est mise extrêmement haut. Et la parole complètement libérée qui s’étale. Comme s’il s’agissait de propos anodins. Pour évoquer des êtres à la peau noire, elle dit singe. Qui est cette femme ?
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Prendre à gauche ou à droite ? Les plus réactifs y répondent rapidement. Tandis que d’autres vont passer pas mal de temps à tourner autour du rond-point et tenter d’anticiper ce qui serait le mieux.Qu’est-ce qui m’a pris de faire ce choix et pas l’autre ? Un regard n’empêchant pas le présent, ni la projection sur le futur. Comme on dit : faire avec. Et continuer la route.
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L’humiliation a de la mémoire.
Elle n’oublie jamais.
Une inscription en soi.
En chaque être humilié.
L'humiliation est irréparable.
Contrairement à l’injustice.
On peut rendre justice.
Mais pas déshumilier.
Jamais ne s’efface l’humiliation
D’un homme.
D’une femme.
D’un autre genre.
D’un enfant.
D’un peuple.
L’humiliation toujours présente.
Comme une lave sous la peau.
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Ce billet est inspiré de plusieurs conversations. « Donner une pièce à l’un et pas à l’autre. Moi, je donne à plus personne. Et quand un mendiant se pointe, je reste le nez dans mon smartphone.Pareil pour toutes les horreurs qu’on voit sur la toile. On ne sait plus où donner de la larme. Je regarde de moins en moins les infos. ». Un couple attristé de leur constat. Et impuissance.
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Essayer de s’extraire de soi. Pour détecter sa présence.Un exercice pas facile ; elle sait bien se camoufler. Marchant en soi sans le moindre bruit.Très difficile de la localiser: sa pensée en pantoufles.Elle peut loger sous toute sorte de crânes. Et anesthésier le meilleur allié de l'esprit: le doute. L'un des signes précurseurs est une perte de la capacité d’écoute. Sauf de soi et son entre-soi.
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Banale soirée entre copains et copines. On a mangé, bu, ri, parler de livre, de films, de politique, dit du mal ou du bien, repris un verre, nous nous sommes remémorés que le monde va mal, encore un peu de rire… Rien d’extraordinaire. Mais du banal redevenu essentiel. Notamment depuis le Covid. Cet ordinaire qui nourrit le temps qui passe. Nos joies durables et éphémères.