Pas le premier.
Ni le dernier.
Mais unique.
Comme chaque histoire.
Comment le définir ?
D’abord indéfinissable.
Comme tous les êtres.
En quête de liberté.
Les étiquettes c’est pour les vitrines.
Pas pour les hommes-fenêtres sur le monde.
Comment le décrire ?
En se trompant.
Et en vrac.
De plus en plus rares dans les échanges. Que ce soit dans les débats publics où a table en famille, avec des copains. Souvent, le désaccord monte très vite en sonorité. Jusqu’à parfois finir en insulte ou « En fait, tu es un ou une... ». Ces dernières années, grosse affluence de noms d’oiseaux. Souvent des volatiles numériques. Retrouver l’élégance du désaccord ?
Même si ça ne changera rien. Chaque fois, le retour de la même question face à l’horreur. Quelle qu’elle soit. Où qu’elle se déroule. Et quel que soit le corps la subissant. Regarder, écouter, regarder, écouter, puis parler, dire, répéter, parler, redire… Nous sommes toujours foule à réagir aux souffrances de nos semblables et de la planète. Avec toujours la question récurrente.
Je ne vous dérange pas ? La petite fille sursaute. Elle lève la tête. Son visage est tendu. Elle jette un coup d’œil à gauche et à droite.Personne.
À côté d’elle, un petit garçon. Il est immobile. Son regard posé sur le sol.Ils sont assis sur des blocs de ciment. Les jambes ballantes. Leur siège est improvisé sur les ruines d’un immeuble. À perte de vue, le même chaos. Moins de vingt ans à deux.
S’éloigner de la lumière. Qu’elle soit petite ou grande. Certains êtres ne le feront pas. Pas par choix. Mais parce que déjà loin de toute source de lumière.Pouvoir reculer est un luxe. Dans quel but ? Déplacer son angle de vue. Sur les autres et le monde. Reculer avant le pathétique ?
France famille nombreuse. On aimerait la faire rimer avec heureuse. Mais pas le cas en ce moment. Comme à d’autres moments de votre histoire, Chère France. Ça n’a pas toujours été la vie en rose sous le ciel d’ici. Mais un pays ne se résume pas à la somme de ses souffrances. Comme n’importe quelle autre chair vivante. Nombreuses et joyeuses sont les autres France. Pays de chair et de rêves?
Chaos du monde. On dirait un bulletin météo. Venant nous donner au quotidien la température mondiale. Le chaos du monde est une expression qui revient souvent dans les médias. Encore entendue ce matin à la radio. Une météo familière à la majorité d’entre nous à être équipée de radio-réveil et d’écrans. Avec le plus souvent, les mêmes prévisions sombres. Le monde entier est chaos ?
Deux fois une cinquantaine de coups de couteaux en quelques jours. Dans un cas ou l’autre, quel immense gâchis humain.Deux jeunes êtres arrachés à l’humanité. La première est une lycéenne tuée par un lycéen comme elle.Dans leur établissement.Le deuxième a été assassiné à cause de sa religion.Sur son lieu de culte.Notre espèce aux premières loges de la fin de l'humanité ?
Sale gueule dès l’aube. Dans mon miroir et l’écran. Pendant mon sommeil, il a arboré la même face toute la nuit. Contrairement à ses habitants et habitantes, jamais le monde ne dort. Affichant toujours la même face sombre. Difficile pour lui de pouvoir faire autrement. Le monde a la face que nous lui créons. Depuis la naissance de notre espèce. Un monde avec notre reflet.
Son regard souvent posé sur lui.
Au moment où il se couche.
Un rendez-vous important pour elle.
Quand c’est possible.
Elle s’installe ici ou là.
Très concentrée sur l’horizon.
Debout ou assise.
Toujours immobile.
Rouge feu avant noire crépuscule.
Elle aime ce passage de relais.
Depuis tes premiers mois, lui a dit sa mère.
Vingt-cinq printemps de témoin.
Du soleil qui se couche.