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La planète fond dans ton verre. Sans t’inquiéter.Tu as d’autres glaciers au frigo. C'est l'heure de l’apéro.Au bord d’une piscine ou ailleurs.Le début des vacances.Les frontières visibles ou invisibles se déplacent aussi en congés. La chaleur de l’été ne fait pas fondre les murs de l’année. Un interlude. Avant de reprendre ses quartiers du quotidien.Chacun chacune son entre-soi.
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La langue sous sa peau.Pas la première fois qu’il l’entend. Une parole de plus en plus présente.Incontournable.Qu’un seul à pouvoir comprendre cette langue. Elle ne sert pas à parler aux autres.Uniquement à lui.Comme toutes ses voix se croisant à l’intérieur de sa vieille carcasse.Des échanges dans plusieurs langues connues que de lui.Avant l’omniprésence d’une seule.Celle d'un vieil animal.
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Pourquoi te tutoyer, France ? Parce que nous sommes intimes depuis déjà bien longtemps. Notre intimité date de plus de soixante ans. Né « cette année-là » sous ton toit, France. En plus, pour paraphraser le poète, je dis tu à tous ceux que j’aime. Et c’est ton cas, notre Chère France.
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Un gosse déjà en colère.Contre quoi? Il ne peut le dire. Nommer serait déjà une première victoire sur sa nuit.Et celles de ses potes de premiers pas. Parviendra-t-il à mettre des mots sur ses blessures?Trouver de l'apaisement en désignant la bête tapie sous sa peau?Identifier la rage qui, tour à tour, le nourrit et le détruit ? Des questions à l’ouverture d’un chantier d’homme.
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Maladivement indépendant. Cette expression, lue dans un quotidien du soir, l'a interpellé. Qu'est-ce que ça peut vouloir signifier ?Jamais encarté ni membre d’une quelconque association. On ne le verra pas dans une manif. Ni signer la moindre pétition. Est-il d'indépendantite aigüe ?
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Le système de télésurveillance est installé depuis trois semaines. Tous les personnels des entreprises de l’immeuble sont au courant. Sauf elle. Et quelques autres - une majorité de femmes - comme elle travaillant pour une société prestataire de service.Seule à aller et venir dans les locaux. Des écouteurs sur les oreilles.
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Grosse surtension dans l’air. Et sur tous les visages de France. Difficile d’ être imperméable à toute cette électricité. Dans les gares, les rues, les bars, les supermarchés…Nul lieu ne semble y échapper. Ni aucune peau. Des échanges de regards inquiets. Ami ou ennemi ? Danger ou non ?
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Les nouveaux Sans-culottes sont équipés de Smartphones. Cavalant en tennis de marque. Avec des signes ostentatoire d’appartenance à la plus forte des religion depuis la naissance de l’humanité: la consommation. Plus forte que tous les dieux réunis. Surtout avec la jeunesse aux rêves hors Parcoursup. Une colère en quête d'enfance volée ?
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On ne va pas droit dans le mur. C'est faux. Nous sommes devenus le mur. Plus aucune solution. Foutu. Tout le monde le dit. Et avec raison. Pourtant, il va falloir chercher. Jusqu'à quand ? Trouver l’introuvable. Pourquoi faire ? Désirer encore. Autrement dit: Vivre. Ensemble. Même séparés. France et Marianne sur les routes du pays. Un duo déterminée à revenir avec l'introuvable.
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Pas la moindre hésitation. Il court le long de la berge et se jette à l’eau. Tout habillé. Ses tennis le ralentissent. Il nage vers l’enfant. Sans un mot. Concentré sur son objectif. Il parvient jusqu’à l’enfant. Il lui entoure les épaules. Attrape mon bras. L'enfant s’accroche mollement. Épuisé. Le regard vide.