Acteur culturel, auteur, après avoir fondé et animé Cassandre/Horschamp, Nicolas Roméas fait aujourd'hui partie de l'équipe de bénévoles du site L'Insatiable (www.linsatiable.org) en tant que rédacteur en chef. Il participe également à la nouvelle revue L'Insatiable papier.
Paris - France
Les humeurs vagabondes de Nicolas Roméas, ancien directeur éditorial de la revue Cassandre/Horschamp et actuel rédacteur en chef bénévole du journal en ligne L'Insatiable (www.linsatiable.org).
Si ceux qu'on appelle ultralibéraux parviennent, comme ils le souhaitent, à produire à partir de l’être humain quelque chose qui ne soit plus du tout humain, une apparence d’humain aussi efficace qu’une machine pour travailler dans de grands entrepôts ou des usines et consommer, la différence sera très simple à percevoir.
Haine, méconnaissance et mépris de soi-même, c'est le ressort fondamental du pauvre malade à qui on tend tous les micros. Rien d'autre ne peut produire une telle incohérence mentale, qui elle-même doit construire une fausse cohérence de façade pour se protéger de la pensée. Et donc de l'éclatement interne.
Le pouvoir politique - en Occident, mais pas uniquement bien sûr -, s'appuie sur le maintien et le renforcement de certaines pathologies mentales dans une partie de la population. En les "dépathologisant" et en leur accordant une existence officielle dans le champ politique commun, il en fait les alliées indispensables à son propre maintien.
Comme disait Tadeusz Kantor, l'art ne reflète pas la société, il lui répond. Eh bien cette réponse-là, molle, stagnante, impuissante, passive, celle de Christo ou Buren, est très inquiétante : c'est plutôt un symptôme.
Au début, Robert Abirached me foutait les jetons. L’autodidacte idéaliste, l’humble pigiste de France-Cul, n’avait pas encore perçu, derrière la figure du prof impitoyable et exigeant, la drôlerie des masques qu’il portait, la fantaisie des rôles dont il abusait avec délice.
[Rediffusion] Étranger à tout système de valeurs autre que symbolique, le geste artistique est la dernière trace dans notre civilisation de la possibilité d'une façon différente de considérer (et ressentir) la relation entre les humains. C'est pourquoi cette société veut en éliminer jusqu'aux conditions d'existence.
Théâtres et autres lieux d'art redeviennent les ronds-points de la pensée en acte. Ce pourquoi ils ont été créés, ce qu'ils doivent être absolument, toujours. Ce n'est pas rien. Ils devront le rester. Hors de tout business plan, n'est-ce pas ?
Quelque chose est en train d'advenir qui en est aux prémices, à l'état naissant comme on le dit pour l'oxygène, incompréhensible, à peine perceptible à l'œil nu. Quelque chose qui échappe aux catégories politiques qui nous permettaient jusqu'alors d'appréhender plus ou moins clairement l'état du monde.
Les humains ne cesseront jamais d'assassiner Socrate et le vieux Grec acceptera toujours leur sentence. Ils le nommeront toujours, après l'avoir tué, plus grand des philosophes.