«Le vrai du faux » d'Armel Hostiou est une pépite de cinéma hors piste à petits moyens mais grandes questions. Ce documentaire très original suit le fil de sa propre réalisation sous la forme d'une enquête qui croit savoir ce qu'elle recherche et finit par trouver ce qu'elle ne cherchait pas : le rapport forcément complexe entre l'Europe post-coloniale et l'Afrique en cours d'émancipation.
« La conférence », film de Matti Geschonneck sur la conférence de Wannsee, est sûrement un film utile. Les élèves de Terminale présents dans la salle ont été marqués. Ils ont pu saisir la dimension inhumaine de l'immense crime contre l'humanité qu'est la Shoah, son aspect froidement gestionnaire, son fondement de folie antisémite. Nous sommes des témoins impuissants de la planification d'un massacre que nous connaissons mieux que ceux qui le conçoivent. Mais là est la limite de ce dispositif.
Dans son film « Sur l'Adamant », Nicolas Philibert suit le quotidien d'un centre d'accueil psychiatrique de jour situé dans un bâtiment flottant sur la Seine à Paris. Approchant la folie à travers ce qu'en disent les sujets eux-mêmes, il suit de près les activités créatives et les témoignages de patients qui nous mettent très naturellement sur les traces d'une humanité fragile et profonde.
Dans « Showing Up » Kelly Reichardt revient sur sa pratique artistique à partir de l'évocation douce-amère du travail d'une céramiste en train de préparer une exposition. Une allégorie discrète et fine sur l'art au quotidien où l'artiste est vue de l'extérieur, loin des mythes et des clichés, un hymne à l'humilité de l'indépendance artistique.
"Yara", d’Abbas Fahdel (Grand Prix du Festival de Film Arabe de Casablanca) sera présenté au Trianon de Noisy le sec, dans le cadre du Festival du film franco-arabe (du 8 au 19 novembre), le dimanche 10 novembre à 14 heures. J’aurai le plaisir de l’accompagner... L'occasion de revenir sur le beau travail de ce cinéaste très libre.
De film en film, Alain Cavalier dépouille le réel de ses enveloppes matérielles pour saisir le point d'attache entre l'organique et le symbolique : la germination sur une patate, le cancer, la floraison, la matérialité d'une figure sculptée, la parole enregistrée, écrite à l'encre ou typographiée, la flamme, la mort...
L'exposition Hammershøi, au musée Jacquemart-André à Paris, offre à ses spectateurs l'occasion d'une déconnexion profonde. Bâtisseur de cloîtres, au seuil d'une modernité picturale qui s'émancipait du lieu, du motif, du réel pour aller vers l'abstraction, Hammershøi posait les bases d'un mètre étalon de la présence, gardait la maison du lieu. Une oasis pour nous aujourd'hui.
La une du magazine du Monde posait de nombreuses questions d'interprétation aux internautes qui en étaient bien souvent indignés ou amusés. Une intervention du Monde pour s'expliquer et une enquête collégiale ont fini par faire apparaître ce que beaucoup avaient perçu, une image de Hitler comme source probable de cette couverture. Lapsus ou geste intentionnel ?
Dans l'expo "Les Nadar" de la BNF, deux photographies de femmes dévoilant leur sein ont attiré mon attention sur les rapports de domination par le regard dont elles portent l'inscription.
On ne mange pas le bois, c'est sans doute pour cette raison que la sylviculture productiviste, grande consommatrice de pesticide et soumise aux dogmes néolibéraux, n'est pas souvent évoquée dans les médias. Le documentariste F-X Drouet "sort du bois" en donnant la parole aux forestiers résistants et aux gros producteurs.