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Une amie me demandant si, vraiment, Mélenchon premier ministre pourrait provoquer un frexit, j'ai tâché d'expliquer pourquoi c'était impossible et j'en ai profité pour revenir sur les fondements de sa politique européenne.
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Il y eut en France, des années 30 à l'après-guerre, un étonnant renouveau catholique: Jacques Maritain, Charles Péguy, Simone Weil, Paul Claudel, Olivier Messiaen... Les engagements de ces penseurs durant la guerre révèlent l'ambivalence politique fondamentale du christianisme, qui peut mener à la réaction comme à la révolution.
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L'industrie de la musique classique ignore la création contemporaine et ne cesse d'enregistrer une petite dizaine d'oeuvres. C'est au point que si j'étais Jdanov, j'interdirais tout nouvel enregistrement des Variations Goldberg. Pourtant Kolesnikov change tout et transforme, ce faisant, notre rapport à Bach.
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On étouffe ici. Où que l’on tende l’oreille, répétitions. Paroles lénifiantes ou mobilisatrices, anathèmes ou satisfécits, tout déjà dit, ressassé, quoiqu’on dise le sentiment de participer à la pantomime. Echapper à la logorrhée quand tout appartient, même la condamnation du monde, à la petite musique du monde. Retrouver une parole qui soit vivante.
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Voter Macron contre Le Pen ? Nous sommes, une nouvelle fois, au pied du mur. Mais après cinq ans de présidence Macron, les enjeux et les arguments ne sont plus les mêmes. En témoigne l'émergence d'une forte tentation de punir le premier en votant pour la seconde. Quel sens, alors, peut-il encore y avoir à faire barrage ?
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Le très beau score de Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle fait naître de grands espoirs à gauche : la campagne aurait vu émerger un « grand pôle populaire ». Il me semble, pour ma part, que les ferments sont fragiles et qu’il faut prendre le plus grand soin de les aider à croître.
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Hier soir, pour moi, une page s’est tournée : celle de l’espoir en la révolution citoyenne, pacifique et légale. Avec lui, c’est toute l’armature de la politique institutionnelle qui s’effondre: les partis politiques, l’esprit partisan, le parlementarisme sont désuets quand le temps de la vie politique est inexorablement débordé par le temps de la crise climatique.
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La loi du nombre ne fait pas la démocratie: celle-ci n'a de sens que dans l'effort permanent d'universaliser les intérêts des opprimés. C'est par la parole tribunicienne que le peuple se conçoit et par le processus constituant qu'il se donne l'existence.
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Contre l'espoir de millions de personnes, il en est qui préfèrent voir Mélenchon battu pour se placer dans la course à la recomposition de la gauche. Etrange fable qui voudrait que la gauche se porterait mieux sans Mélenchon. Je crois au contraire qu'il est d'autant plus urgent de saisir notre chance que nul ne sait quand elle se représentera.
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À ceux qui ne voient en Ukraine que les nazis, les larbins des États-Unis et les meurtriers du Donbass, je voudrais par ce texte relayer les paroles d’Ukrainiens qui ne sont ni nazis, ni yankees, ni assassins : ils sont anarchistes.