Un jeune universitaire qui ne s'inquiétait de rien: c'était moi, au bon vieux temps. Avant que des lectures de hasard ne percent ma bulle en 2011. Ca a commencé doucement. D'abord les livres d'Eva Joly1…
racontant l'affaire Elf, ensuite Arnaud Montebourg expliquant la mondialisation, enfin Jean-Luc Mélenchon apportant le conflit d'où procède la conscience. Depuis ça va de mal en pis, de l'écologie aux violences policières, du capitalisme aux révolutions bolivariennes, de Robespierre à la révolution haïtienne et, fatalement, de l'indignation au militantisme avec tant à apprendre et trop à lire. Saisi par la fureur des convertis, j'ai lancé ce blog il y a quatre ans et je me suis impliqué dans la France Insoumise dont j'ai été le candidat aux législatives de 2017 pour la 3eme circonscription des Français de l'étranger. J’ai quitté le mouvement deux ans plus tard pour retrouver une liberté de ton incompatible avec la discipline militante.
Hier soir, pour moi, une page s’est tournée : celle de l’espoir en la révolution citoyenne, pacifique et légale. Avec lui, c’est toute l’armature de la politique institutionnelle qui s’effondre: les partis politiques, l’esprit partisan, le parlementarisme sont désuets quand le temps de la vie politique est inexorablement débordé par le temps de la crise climatique.
La loi du nombre ne fait pas la démocratie: celle-ci n'a de sens que dans l'effort permanent d'universaliser les intérêts des opprimés. C'est par la parole tribunicienne que le peuple se conçoit et par le processus constituant qu'il se donne l'existence.
Contre l'espoir de millions de personnes, il en est qui préfèrent voir Mélenchon battu pour se placer dans la course à la recomposition de la gauche. Etrange fable qui voudrait que la gauche se porterait mieux sans Mélenchon. Je crois au contraire qu'il est d'autant plus urgent de saisir notre chance que nul ne sait quand elle se représentera.
À ceux qui ne voient en Ukraine que les nazis, les larbins des États-Unis et les meurtriers du Donbass, je voudrais par ce texte relayer les paroles d’Ukrainiens qui ne sont ni nazis, ni yankees, ni assassins : ils sont anarchistes.
Dans un article à la une, Mediapart fait une révélation: l'association L'Ere du Peuple est mise en examen. On cherche en vain, dans le reste de l'article, les éléments nouveaux qui justifieraient cette décision judiciaire. Serait-ce un cas de lawfare? En ce cas, Mediapart s'en serait rendu complice.
« Je regrette que l'on oppose une propagande européenne à une propagande russe », déclare Andreï Makine au Figaro. C'est pourtant la propagande russe qu'il reprend à son compte, obscurcissant ainsi de ce que pourrait être un point de vue émancipé des deux camps.
Un refrain me revient sans cesse aux oreilles: Poutine n'aurait pas dû mais c'est la faute de l'OTAN. Il me semble qu'il y a là une crispation sur des certitudes passées qui n'aident pas à penser l'anti-impérialisme aujourd'hui.
Depuis que la guerre en Ukraine a commencé, le documentaire d’Anne-Laure Bonnel sur le Donbass circule énormément. Si la réalisatrice se dit apolitique, son film, en revanche, ne l'est pas.
Mardi soir, Jean-Luc Mélenchon déclarait "que les grands pays qui nous entourent sont déjà prêts à s'accommoder de ce qui se prépare en Ukraine. Ce n'est pas notre cas." Une phrase qui fait réfléchir. Que veut le bloc occidental? Sauver l'Ukraine ou prendre opportunité de la guerre pour abattre Poutine?
Dans son 'Parti Pris' du 2 Mars, Edwy Plenel propose un irréfutable exposé de la nature du régime de Vladimir Poutine, contrepoint précieux aux analyses qui font de l’expansion de l’OTAN la seule cause de la guerre. Il est regrettable qu'il torde à son tour le bâton dans l'autre sens.