Il n'existe pas de droits civils et politiques efficaces tant que les Etats n'exécutent pas leurs obligations positives à garantir l'effectivité des droits économiques, sociaux et culturels.
L'exécutif français suspend les libertés publiques et l'application de la Convention européenne des droits de l'Homme alors qu'il missionne une avocate eurodéputée pour rédiger une déclaration des droits de l'Humanité. Cette contradiction témoigne d'une politique cosmétique, comme l'illustre la réforme en catimini du droit des obligations, au mépris de l'Etat de droit.
Par Patrick Cahez
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Le président de la Cour de cassation et les présidents des Cours d'appel dénoncent l'inexécution de l'obligation positive de l'Etat à garantir l'effectivité du droit à un procès équitable et au droit à un recours effectif quand ils «soulignent l’urgence qui s’attache à proposer des réformes qui garantissent, en toute circonstance, à nos concitoyens, l’accès à un juge indépendant».
Le pouvoir actuel est mauvais parce que sa politique et son discours remettent en cause les acquis démocratiques et sociaux d'une société moderne bâtie en réaction à la catharsis des crimes nazis. Ce constat a inspiré la théorie du patriotisme constitutionnel. Il est également le sujet du dernier livre d'Alain Supiot.
L'actualité criminelle sert de prétexte à certains politiques pour faire régresser les droits de l'Homme et stigmatiser une religion au mépris du droit et de l'islam. L'écho médiatique donné au discours des ignorants, qui réduisent caricaturalement l'islam, est contredit par le propos des spécialistes, dont l'une d'eux, Leyli ANVAR.
Le gouvernement déclare vouloir suspendre le respect de la Convention européenne des droits de l'Homme. Il ne le peut pas et le Conseil de l'Europe ne peut pas l'accepter non plus. Le Comité des droits de l'Homme l'interdit. L'absence de débat politique signe l'abdication démocratique contraire à l'article 2 de la Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen, "l'ordre public républicain".
Le suicide tue beaucoup plus de policiers que le terrorisme et les Etats s'en soucient beaucoup moins. Etrange et dramatique paradoxe d'une politique prompte à prétexter une menace pour suspendre les libertés fondamentales et qui ne fait rien pour prévenir une hécatombe au travail.
Selon l'étude d'un cabinet conseil dont La Croix publie les résultats, l'honnêteté ne fait pas partie de la culture d'entreprise. Le marché du travail est imperméable à l'honnêteté. Rien d'étonnant que l'Union européenne accepte 2000 milliards de fraude fiscale par an, de la criminalité financière à laquelle s'ajoutent le coût de la corruption (120 milliards/an).
Le Monde titre il y a 1 heure : " Les médias belges en mode « chaton » pendant l'intervention de la police - Plus responsables ou plus serviles que les Français, les médias belges ? ".
Dieudonné a permis à la Cour européenne des droits de l'Homme de consacrer le respect de la dignité humaine comme norme fondamentale de l'ordre public français et européen ; comme le consacre l'article premier de la Charte européenne des droits fondamentaux depuis des années. Les réfugiés de Calais, entre autres, ont dans cette décision la confirmation de l'anormalité de leur situation.
Un avocat tente de tuer un autre avocat et se suicide sur son lieu de travail à cause d'un différent professionnel : le palais de justice de Melun. La justice sert de cadre à l'expression paroxystique des conflits sociaux.