Ce blog est un prolongement de deux livres. ----- [1] "Vers une nouvelle guerre scolaire : quand les technocrates et les neuroscientifiques mettent la main sur l'Education nationale", La Découverte, 2019,1…
320 p. https://editionsladecouverte.fr/catalogue/index-Vers_une_nouvelle_guerre_scolaire-9782348040627.html ----- [2] "Contre l'Ecole injuste !", ESF Sciences humaines, 2022, 92 p., ouvrage co-écrit avec Roger-François Gauthier dans le cadre des travaux du Collectif d'interpellation du curriculum (CICUR) https://www.esf-scienceshumaines.fr/accueil/418-contre-l-ecole-injuste.html ----- Les analyses présentées dans ce blog n'engagent que moi. ----- Les travaux du CICUR sont accessibles sur le blog : https://curriculum.hypotheses.org
La valse ultra rapide des ministres de l’Éducation nationale sous le second quinquennat en cours de Macron (six en moins de deux ans !) donne l’impression d’un cuisant échec du macronisme, incapable de maintenir un cap. Le tragique Jupiter nous fait sombrer dans le théâtre de boulevard. La cacophonie et les zigzags des ministres depuis 2022 rendent en effet illisible la politique à l’œuvre.
Tandis que la situation internationale actuelle nous familiarise avec toutes sortes de guerre au sens propre, parler de « guerre scolaire » en France peut paraître aujourd’hui totalement impropre et exagéré. C’est pourtant une expression qui a été utilisée à plusieurs reprises dans l’histoire de l’École en France, à des périodes particulièrement critiques.
L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a réussi à faire croire qu’avec PISA il était possible de piloter les systèmes éducatifs du monde entier pour les rendre plus « efficaces ». PISA est-il l’outil universel de pilotage objectif et positif qu’il prétend être ou bien un leurre qui empêche de comprendre la réalité des systèmes d’éducation et de penser leur réforme ?
Loin d’être socialement neutres, les savoirs enseignés (leur sélection parmi une infinité et leur programmation) ont un rôle déterminant pour orienter les élèves par le jeu de droits d’accès hiérarchisés. Des savoirs sont survalorisés, d’autres minorés. Certains sont inaccessibles à certains élèves, d’autres exclus de l’École. Une telle « politique des savoirs » fait barrage à sa démocratisation.
En scolarisant les enfants de tous les milieux sociaux, l’École s’est « démocratisée ». Mais elle n’a pas changé sa logique élitaire. Dans une large proportion, les enfants d’origine populaire y sont mis « en échec ». En imposant aux pays dominants un standard de vie prédateur et mortifère, le capitalisme a engendré la crise climatique. Quels parallèles entre ces deux crises de la domination ?
Dans ce troisième billet, il s'agit de poursuivre l'analyse des idées et du positionnement de Jean-Michel Blanquer dans les débats éducatifs, d'en comprendre les ressorts politiciens et d’alerter sur les risques que représente l’alliance entre son populisme éducatif et son républicanisme autoritaire, typique de la « République des chefs » qu'il incarne depuis cinq ans à la tête de son ministère.
Comment interpréter la longévité exceptionnelle de Jean-Michel Blanquer pour un ministre de la Ve République ? Intelligence visionnaire en matière de politique scolaire ? Homme providentiel pour "réformer le mammouth" ? Autres explications ? La lecture de son dernier livre, "Ecole ouverte", donne les clés sur sa conception guerrière, antidémocratique, de la politique et de sa république des chefs.
Comment interpréter la longévité exceptionnelle de Jean-Michel Blanquer pour un ministre de la Ve République ? Intelligence visionnaire en matière de politique scolaire ? Homme providentiel pour « réformer le mammouth » ? Autres explications ? Pour commencer à répondre, prenons le temps d'examiner sa stratégie de la « troisième voie », formulée avant et après sa prise de fonction.
Article paru dans AOC le 30 mars 2021. Inédit en France : le "Grenelle de l'éducation" propose de confier à une Fondation privée le monopole du financement des recherches pédagogiques dont les résultats en termes de méthodes et d'outils s'imposeront aux enseignants.