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La terreur aveugle, paralyse ou panique, pousse aux mauvais choix. C’est une tactique efficace d’influence. Elle l’est d’autant plus que le terrorisme est entré dans nos têtes : nous voyons des terroristes partout, même quand ils ne sont pas là. Le signe d’une possible victoire idéologique de ces terroristes, avec des complicités bien françaises.
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Comme beaucoup de Français ancré à gauche, j’ai longtemps hésité entre Hamon, Mélenchon et même Poutou. Le temps de la « cristallisation » est venu et je vais voter Mélenchon, même si, régionaliste, je ne partage pas toutes les propositions de la France insoumise. Voici pourquoi.
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Les appels à l’alliance ou à la convergence entre Mélenchon et Hamon n’y feront rien. Depuis Caïn et Abel, Rémus et Romulus, ce n’est pas ainsi que se règlent les rivalités entre « frères ennemis ». Pour exécuter le meurtre politique indispensable à la refondation de la société, cela sera au peuple de gauche de trancher.
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« Je ne crois pas en un homme providentiel », répète Benoit Hamon qui pourtant s’est donné la mission de sauver un PS égaré sur les sentes mortelles du social-libéralisme. Que 59 % des (peut-être) 2 millions d’électeurs de la primaire du PS l’ait choisi comme candidat est une "bonne nouvelle". Une analyse de sa communication permet d’éclairer les chemins qu’il pourrait emprunter.
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Finalement, sur quoi est engagé l’acte de voter ? Le politique semble tellement avoir perdu de sa consistance qu'il se présente désormais sous deux aspects contradictoires : l’accomplissement d’un devoir citoyen désenchanté ou, au contraire, un pari sur l’invraisemblable. Choisir un candidat ne peut plus être un acte de raison ni même de calcul pour redevenir un acte de foi.
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L’Allemagne vient de célébrer le 499ème anniversaire de la Réforme. La Frankfurter Allgemeine Zeitung, quotidien proche du monde de la finance, dépeint le moine de Wittemberg comme un dangereux anti-capitaliste, fondamentaliste et réactionnaire. Luther était effectivement un personnage peu recommandable. Mais sa véhémente protestation a remis le monde européen en mouvement.
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Tristement risible, la polémique du « burkini » de ce mois d’août n’en est pas moins révélatrice des inquiétudes d’une partie de la population française. En-deçà de l’islamophobie, de nombreux concitoyens redoutent la perte de toute souveraineté. Un large débat sur le périmètre et la portée de la laïcité peut être un des moyens de retrouver la vigueur de la délibération politique.
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Chaque consultation électorale est un supplice pour les amateurs d'enquêtes sociales, avec leur déluge de sondages mal conçus et tout aussi mal commentés. Avec cette campagne des régionales, l’esprit du lucre et la médiocrité méthodologique le disputent à la mauvaise foi. Quand Volkswagen trafique ses ordinateurs de bord, il finit par payer l’addition. Quand cessera l’impunité pour les instituts de sondage et une grande partie de la presse ?
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Sociologie des classes populaires contemporaines, de Siblot Y., Cartier M., Coutant I., Masclet O. et Renahy N., chez Armand Colin, 2015.L’ouvrage, à lire absolument par toute personne qui se préoccupe encore des milieux populaires, a le grand mérite de dégager le terrain et d’ouvrir les voies à explorer pour dénaturaliser l’analyse des rapports sociaux. Il permet de mieux comprendre les phénomènes de crispation actuellement à l’œuvre dans les mondes populaires pour inventer de nouvelles visions politiques qui restituent une perspective aux « classes populaires ».
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4 millions de personnes derrière Charlie Hebdo le 11 janvier dernier. Dans la foule, très nombreux sont ceux qui brandissent les mots « je suis Charlie », comme s’ils avaient (provisoirement) délaissé leur identité personnelle pour se fondre dans celle de l’hebdomadaire. Comment lire cet événement ?