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La foule moutonnante des touristes déferle sur les spots du pays et au-delà comme un nuage de criquets sur la Corne de l’Afrique. Un tourisme de consommation, de l’instagrammable, dans des écrins muséographiés, des villes-zoos. Le touriste bourgeois n’est pas un voyageur mais un consommateur qui navigue de supermarchés en boutiques de babioles, qu’on suit à la trace peu ragoûtante qu’il laisse.
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Face aux catastrophes environnementales et à la surchauffe planétaire, services anti-terroristes, DGSI et ministère de l’Intérieur sont mobilisés pour faire la chasse aux militants et activistes lanceurs d’alerte étiquetés « éco-terroristes ». Se pose la question du type de résistance légitime à opposer aux violences des pouvoirs étatique, politique et financier. Question de survie collective.
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Les poubelles non ramassées à Paris, ça se voit et ça se sent, le citadin décharge sur le trottoir pour ne pas tourner de l’œil dans son aquarium. À la campagne, on balance le « colis » sur le bas-côté en regardant l’horizon. L’anthropocène dégueule ses miasmes dans les moindres interstices de notre monde. Et la balade bucolique nous oblige à louvoyer entre les « mines ».
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Macron appelant à « contrer [un] processus de “décivilisation” » met ses pas idéologiques dans ceux de l’extrême-droite et corrompt au passage les travaux de l’auteur du néologisme. Or, un système économique uniformisant sous contrainte les modes de vie et cultures, brutalisant les communautés, préemptant leurs ressources, ne porte-t-il pas en lui des prémices de « décivilisation » ?
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Désarmer les machines du capitalocène ne suffira pas à nous sauver. Après ce combat, il faudra réparer, replanter ensemble, reconstruire des communautés à portée de voix, repenser l’échelle de socialisation. Décentralisme, municipalisme, biorégionalisme, fédéralisme… les pistes tracées par des défricheurs sont nombreuses pour faire pièce au pouvoir de domination du capitalisme et de l’État.
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[Rediffusion] Chères élites gouvernantes, ceci est une revendication, pas une lettre de démission. Je suis Les Soulèvements de la terre et le resterai, ils sont notre avenir. Vous pourrez nous effacer des tablettes officielles du ministre de l’Intérieur, mais vous ne pourrez dissoudre ni l’un ni l’autre. On ne dissout pas un mouvement populaire, écologique, paysan et prolétaire dont je revendique faire partie.
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Les riches font sécession en se réfugiant dans leurs bunkers dorés ? Devant le séisme climatique et écologique, il est temps pour les peuples prolétaires exploités de faire eux-mêmes sécession de ce système de servitudes, de resocialiser, relocaliser et d’inventer une contre-société d’émancipation. Les Soulèvements de la terre constituent une expérience anarchiste fertile.
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Face à la catastrophe climatique en cours et à l’incurie organisée entre pouvoirs capitaliste et politique depuis des décennies, il est vital pour les peuples d’organiser leur sécession pour se libérer des carcans publicitaire, bureaucratique et partisan. Relocalisons la démocratie autant que les productions et les savoir-faire. Réorganisons-nous par territoires à portée de voix démocratiques.
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Surveillance de contrôle social, répression militarisée des protestataires, dévoiement de concepts démocratiques, décisions solitaires engageant le collectif, Macron président, chef de l’État par défaut mais voyant sa fonction comme expression de sa toute-puissance, se veut chef du peuple français. L’État d’un seul chef ne peut être que coercitif et provoquer par réaction le soulèvement du peuple.
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[Rediffusion] À la faveur d’un hiver sec, la montagne était de nouveau en feu : sommets enrobés de panaches de fumées, air irrespirable pour les montagnards, faune et flore dévastées, érosion. Des exploitants agricoles pratiquent l’écobuage pour « nettoyer » la montagne, comme leurs semblables de la plaine « nettoient » leurs champs avec de généreux épandages de pesticides. La pratique ancestrale a bon dos.