-
Pays-Bas et Argentine viennent, après d’autres, de succomber aux sirènes d’alerte de l’extrême droite. Les démocraties, ou ce qu’il en reste, enfantent des monstres dédiabolisés, des porteurs d’inhumanité, qui se rejoignent en une internationale des despotes. Ils n’ont plus de chemises brunes en stock mais des costards bien coupés, des robes blanches et des tronçonneuses.
-
Il est réconfortant de savoir que le livret A, ouvert par Mamie au nom du petit dernier, va financer l’industrie de l’armement. Le marmot sera sûr de trouver un fusil d’assaut dernière génération sous le sapin, puis quand il s’engagera. Le complexe militaro-industriel français est en plein boom grâce aux autocrates, ses meilleurs clients, et aux groupes terroristes tueurs d’enfants.
-
L’annulation de la dissolution des Soulèvements de la terre par le Conseil d’État est un soulagement mais n’est qu’un point de passage dans un élan de résistance qui irrigue la société et qu’aucune injonction autoritaire ne parviendra à endiguer. C’est un mouvement diffus, protéiforme, positif qui fait pièce aux prédateurs des biens communs. Une propagation anarchiste par rhizomes.
-
La géopolitique et les guerres sont affaires, dit-on, des états et des puissances armées. C’est faire abstraction des motifs religieux manipulés par des hommes de Dieu convertis en soldats de Dieu. Le brasier israélo-palestinien, comme d’autres, est justifié par des prosélytes et attisé par des oukases recyclés de textes d’autres temps. Au prix du sang d’innocents mués en martyrs contre leur gré.
-
Si le droit de la guerre existait, cela se saurait. Avec ou sans déclaration, qu’elles soient civiles, saintes, terroristes, impérialistes, les guerres ne sont que tueries et exactions dont les seules et uniques victimes sont les civils, les familles, les innocents qui ne demandent qu’à vivre en paix mais tombent sous le joug de pouvoirs dopés à la testostérone. L’horreur n’a pas de camp.
-
En misant tout sur la technologie et le tout-électrique, Macron joue un remake d’un scénario pervers des années 1970 : pour rentabiliser le tout nucléaire, civil et militaire, Pompidou avait lancé la mode des « grille-pains », signe de modernité devenu plaie énergétique. Macron le techno-scientiste veut nous vendre des millions de pompes à chaleur et de voitures survoltées pour justifier ses EPR.
-
L’humanité va connaître une « correction démographique majeure » et nous n’y pouvons rien. C’est ce que l’inventeur de l’empreinte écologique nous prédit d’ici la fin du siècle. La volonté d’éviter le pire n’existe pas, les moyens de le contrer non plus. Le dérèglement climatique n’est qu’un symptôme d’une fin de cycle inéluctable et la société capitaliste grille ses dernières cartouches.
-
La foule moutonnante des touristes déferle sur les spots du pays et au-delà comme un nuage de criquets sur la Corne de l’Afrique. Un tourisme de consommation, de l’instagrammable, dans des écrins muséographiés, des villes-zoos. Le touriste bourgeois n’est pas un voyageur mais un consommateur qui navigue de supermarchés en boutiques de babioles, qu’on suit à la trace peu ragoûtante qu’il laisse.
-
Face aux catastrophes environnementales et à la surchauffe planétaire, services anti-terroristes, DGSI et ministère de l’Intérieur sont mobilisés pour faire la chasse aux militants et activistes lanceurs d’alerte étiquetés « éco-terroristes ». Se pose la question du type de résistance légitime à opposer aux violences des pouvoirs étatique, politique et financier. Question de survie collective.
-
Les poubelles non ramassées à Paris, ça se voit et ça se sent, le citadin décharge sur le trottoir pour ne pas tourner de l’œil dans son aquarium. À la campagne, on balance le « colis » sur le bas-côté en regardant l’horizon. L’anthropocène dégueule ses miasmes dans les moindres interstices de notre monde. Et la balade bucolique nous oblige à louvoyer entre les « mines ».