Le blog de Yves Romain

Veille du Jour du souvenir dans une actualité en flamme, le pogrom dans une synagogue réformée commis par la droite israélienne est passé sous silence. La synagogue projetait la cérémonie conjointe israélo-palestinienne qui se tenait à Jaffa et Beit Jala. « silence honteux » des responsables politiques, et les forces de l’ordre ont laissé faire. Un repli « ultranationaliste et raciste ».

Aluf Ben fait référence à l’historien israélien Motti Golani pour qui l'histoire israélienne est comme une «préférence pour le recours à la force». Pour lui Netanyahou a choisi la guerre en juillet 2023 en ignorant les avertissements. Golani a mis en garde contre «la vision messianique du transfert et de l'expulsion des Palestiniens» dans laquelle la «gauche stéréotypée» y trouva son compte.

Ceci est un appel de Nadine Quomsieh, féministe et conteuse palestinienne, codirectrice du Cercle des parents. Elle appelle les féministes du monde à prendre conscience de la réalité infernale que vivent les femmes à Gaza dans leur quotidien sous les bombes, dans le manque de tout, dans la souffrance de la perte des enfants, des proches. « Un appel à un féminisme qui n'a pas peur de l'inconfort. »

Il y a «Une logique qui se drape de belles paroles, alors que le sang coule et que l'injustice sévit.» Hanin Majadli ne se laisse pas prendre au piège de la paix par ceux qui mettent de côté «l’occupation (...) l’apartheid (…) la Nakba de 1948». La paix qui ne reconnaît pas le génocide «n'est qu'une illusion politique apaisante, au service de la conscience israélienne et de ses intérêts étroits.»

« Il n'y a plus de « permis » ni d'« interdit » concernant la méchanceté d'Israël envers les Palestiniens. Il est permis de tuer des dizaines de prisonniers et de faire mourir de faim un peuple entier. Nous avions autrefois honte de tels actes ; la perte de la honte fait désormais disparaître toutes les barrières restantes. » Gideon Levy, Haaretz.

En août 2024, Bezalel Smotrich, ministre des finances, extrême droite, déclarait : « Le meurtre et la famine de deux millions de Gazaouis peuvent être justifiés, mais le monde ne nous laissera pas le faire ». Il se trompait : le monde laisse faire. « Éliminer Gaza » chante l’israélien Eyal Golan... « Nous avons perdu tout espoir de vivre. Nous mourrons de faim ou des bombardements »: Fatima.

Depuis plus de sept semaines tous les points de passage sont fermés. Les cuisines populaires couvrent la moitié de la population et seulement le quart des besoins alimentaires quotidiens. 84 personnes tuées, 168 blessés lors des dernières 24 heures. Les prix des denrées peu augmenter jusqu’à 1 400 %. Manque de combustible et d’eau pour cuisiner. C’est « un point de rupture ».

Pour la commémoration de l’Holocauste Ayman Odeh, membre de la Knesset et du parti Hadash-Ta’al s’interroge : comment cela a-t-il pu arriver ? Primo Levi lui apporte des éléments de réponse : l’indifférence des gens ordinaires qui ne sont pas des monstres, l’obéissance, la déshumanisation de l’autre, voilà les écueils. L’Holocauste est « un signal d’alarme. » “Si c’est un homme”.

Gideon Levy lance un terrible avertissement : «ne pas penser à Gaza aujourd'hui, c'est renoncer à son humanité et profaner la mémoire de la Shoah. Le 7-Octobre et la Shoah ne se compare pas mais «ce qui a suivi en évoque bel et bien le souvenir.» La déshumanisation des victimes comme chez les nazis « souffle désormais de toute sa force en Israël » ; «un signal d'alarme quant à ce qui est à venir.»

Haaretz rend public des détails complémentaires à l’enquête de l’état-major. Les soldats ont tiré sans interruption pendant plus de trois minutes même à bout portant, rechargeant à plusieurs reprises, malgré les tentatives des secouristes de s'identifier. Ces informations ont été transmises au procureur militaire pour ouverture d’une enquête criminelle. Yaniv Kubovich.