Un blog principalement consacré à la novlangue. Aux mots, expressions, discours, éléments de langage et autres éléments de décervelage et de manipulation, d'empêchement de penser, d'incitation à penser1…
dans "le bon sens", de légitimation de mesures et de projets iniques et anti-sociaux.
« Ici, tout n’est que calme, luxe et volupté » poétisait Charles Baudelaire. Le président « philosophe et historien » a lancé, de là-bas le Tchad : « Tout doit être ordre, calme et concorde ». Quelques nuances de gris macronien s’ajoutent ainsi aux précédentes. Sidérant et inquiétant.
La classe exploitante et possédante a toujours voulu faire preuve de « pédagogie » envers (ou contre) les classes dominées et exploitées. C’est le syndrome « sachant, éclairant et guidant ». Quand cela ne passe pas, est démonté, refusé, il ne s’agit plus de faire la leçon, mais d’en donner une. Quitte à verser dans l’autoritarisme, voire pire. Comme d’habitude.
Le fondé de pouvoir des classes dominantes et possédantes voulait faire croire qu’il s’agissait d’une taxe «légitime et égalitaire ». Le mouvement des Gilets jaunes, et la population, ont compris qu’il s’agissait d’un élément de plus dans un système d’ensemble. Alors la réponse du pouvoir s’est éclairci : pas touche au système.
La langue et la posture de E. Macron énoncent avec clarté l’état des choses et sa pratique de l’État. Répondre signifie en même temps : donner une réponse, et être responsable. L’a-responsabilité présidentielle a encore frappé. Et là, il s’agit de la vente d’armes de destruction massive à une dictature.
Et donc, « La seule chose que vous n’avez pas le droit de faire, c’est se plaindre », rétorqua E. Macron à une retraitée, le 4 octobre 2018. Il n’a pas besoin de dire ça, et pour cause, à une grande fortune ou à un dirigeant de transnationale. Le enmêtempisme se révèle, là encore, comme de la f… arnaque. Au sens symbolique, et surtout concret.
« La seule chose que vous n’avez pas le droit de faire, c’est se plaindre », rétorque E. Macron à une retraitée, le 4 octobre 2018. Business as usual, pour parler le start-up globish, le président met en même temps du mensonge, du mépris et de l’hypocrisie dans ses paroles. Et dans ses actes.
E. Macron a fini par s’exprimer sur l’affaire BenallÉlysée, le 24 juillet. Il prétend « assumer », comme « seul responsable ». Assumer quoi, en vérité? En outre, il sait parfaitement que dire cela ne mange pas de pain, car il est protégé par la Constitution. Cette posture bravache, méprisante et fallacieuse est caractéristique du en-même-temps euphémisme de double-jeu, sa marque de fabrique.
L’affaire Benalla, qui est en réalité sauf à être dans le déni, l’affaire Elysée&Co, comporte une arborescence d’éléments langagiers qui ressortissent de la novlangue. Renommée éléments de langage, feuille de route sémantique ou charte de valeurs. Parmi ceux-ci, figurent inapproprié et approprié. Ce qui est pour le moins… inapproprié.
Le problème avec les secrets, c’est qu’ils risquent de secréter leur propre antidote : la révélation. Les pouvoirs cherchent donc à éviter ce risque, dans la mesure du possible et pas toujours avec des moyens décents, pour user d’un euphémisme. L’affaire Benalla est caractéristique, et au-delà, d’autant plus qu’elle s’inscrit dans une approche assumée par E. Macron.