Collaborateur de Justice et Paix France, militant des droits humains, observateur indépendant et autodidacte passionné de la vie politique indonésienne.
Paris - France
La Gauche, qui se veut garante de justice et de paix, reste silencieuse face à l’exportation massive d’armes françaises à des régimes autoritaires. Ce double langage trahit ses valeurs et alimente conflits et répressions. Il est temps d’exiger une vraie rupture : priorité à la culture, à la philosophie et à la défense des droits humains, pas aux ventes d’armes.
L’Indonésie, riche d’une diversité culturelle unique, abrite plus de 15 millions d’autochtones liés à leurs terres ancestrales. Pourtant, ces communautés subissent dépossession, menaces et marginalisation. Leur combat pour la reconnaissance de leurs droits fonciers, culturels et politiques est aussi une lutte pour la justice, la dignité et la survie.
Les “moker” — abréviation de mogok kerja, grève en indonésien — sont des ouvriers en lutte de PT Freeport Indonesia, filiale du géant minier américain Freeport McMoRan, en Papouasie occidentale. Depuis mai 2017, ils mènent la plus longue grève syndicale au monde, un combat mêlant revendications sociales, souffrance humaine et résistance face à une grande précarité.
En Papouasie occidentale, plus de 50 000 personnes vivent avec le VIH/SIDA au sein d’une population d’environ 5 millions d’habitants. Cette épidémie dépasse la simple crise sanitaire : elle révèle un système de marginalisation profond où l’accès aux soins est quasi impossible et la stigmatisation étouffe les malades, renforçant leur souffrance et le silence autour du problème.
L’Accord de Partenariat Économique Complet et Global (IEU CEPA) entre l’Indonésie et l’Union Européenne est présenté comme un moteur de croissance et de prospérité. Mais derrière cette façade, c’est toute la Papouasie occidentale qui risque d’être sacrifiée au nom des intérêts commerciaux et extractifs.
Ni Rousseau ni Voltaire n’ont jamais mis pied en Papouasie. Et pourtant, leurs idées y résonnent aujourd’hui avec une acuité troublante. Car c’est précisément là, à des milliers de kilomètres de l’Europe des Lumières, que les promesses de liberté, de raison et de justice sont mises à l’épreuve.
Soixante-dix ans après Bandung, que reste-t-il de l’élan anticolonial unissant les nations du Sud ? Alors que l’Indonésie affirme sa place internationale, des voix, notamment en Papouasie occidentale, réclament justice et reconnaissance. Entre héritage et contradictions, un appel à raviver l’esprit de Bandung, par les États et les citoyens du monde.
Au début du XIXe siècle, la France napoléonienne redessine l’Europe. La Hollande, affaiblie, devient République batave (1795), puis Royaume de Hollande sous Louis Bonaparte (1806), avant d’être annexée à l’Empire en 1810. Ce changement géopolitique affecte directement les Indes orientales néerlandaises (actuelle Indonésie).
Institution redoutée et controversée, l’armée indonésienne (TNI), née de la lutte pour l’indépendance, incarne à la fois la souveraineté nationale et un paradoxe : accusée de violations des droits humains, elle reste un pilier de rigueur, de méritocratie et de stabilité dans une société marquée par des tensions religieuses et identitaires.
Longtemps saluée comme un modèle démocratique en Asie, l’Indonésie, premier pays à majorité musulmane à adopter un régime parlementaire dans les années 1950, faisait figure d’exception dans une région marquée par l’autoritarisme et l’instabilité postcoloniale. Aujourd’hui, la plus grande démocratie d’Asie du Sud-Est semble toutefois entrer dans une phase de régression inquiétante.