Le 8 novembre 2010, la Fédération française de football discute de la mise en place de quotas discriminatoires dans le recrutement des jeunes joueurs. Depuis la révélation de la teneur de cette réunion1
Pour Laura Schuft, sociologue, le procès en loyauté fait aux joueurs de football depuis l'échec des Bleus en Afrique du sud vise à les reléguer, en raison de leurs origines sociales, «aux marges de la nation».
Nous prenons en ce jour une décision grave: dans l'affaire de la Fédération française de football (FFF), nous portons plainte. Pour des raisons de forme, d'abord. A l'évidence, tout a été fait pour enterrer l'affaire.
Quand Mediapart a publié le premier article sur la question (voir Dossier Foot), le monde du football a vivement réagi : vous avez des preuves ? Très vite, le verbatim de la réunion du 8 novembre a été publié, obligeant chacun à convenir qu’il y avait effectivement eu des dérives graves lors de cette réunion.
Henri Lelorrain, Omar Ait Bouali, Eugène Henry Moré, élus en charge des sports de Saint-Ouen, Aubervilliers et La Courneuve, trois communes de Deine-Saint-Denis, refusent toute politique discriminatoire.
Pour Nassurdine Haidari, adjoint aux sports et à la jeunesse du maire (PS) du premier secteur de Marseille, «l'instauration de politiques discriminatoires en France ne relève ni du droit, ni de notre culture, ni de notre conception du vivre ensemble»: il demande la démission de François Blaquart, Erick Mombaerts et Laurent Blanc.
Pour Hamou Bouakkaz, vice-président de la Confédération nationale pour la promotion sociale des aveugles et amblyopes, l'affaire des quotas révèle l'institutionnalisation déjà ancienne du racisme dans le football français. Dirigés vers les terrains de sport, immigrés et fils d'immigrés sont exclus des «circuits ordinaires vers l'emploi».