Stress, pression. Et parfois suicides... Cette édition s'adresse à tous ceux qui veulent débattre du travail, de ses nouvelles formes d'organisation et des pathologies qu'il peut engendrer. Elle vise1
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à collecter des témoignages, à mettre en avant les travaux des chercheurs sur les conditions de travail et à faire connaître des intiatives intéressantes pour réduire le stress au travail.
Le docteur Brigitte Font Le Bret est psychiatre et médecin du travail à Grenoble. Emue cet été par plusieurs cas de suicides à France Télécom, elle s'est décidée à écrire après qu'un salarié s'est poignardé en pleine réunion à Troyes le 9 septembre et qu'une jeune employée parisienne de l'opérateur télécoms s'est tuée en se défenestrant, vendredi 11 septembre. Dans ce texte adressé à Mediapart sous le coup du «choc», elle dit sa «sidération» et lance un appel à ses confrères psychiatres pour qu'ils se penchent sur des cas «défiants notre clinique psychiatrique classique.»
Les syndicats rencontrent jeudi 10 septembre la direction de France Télécom pour évoquer la souffrance au travail. Cet été, cinq salariés se sont suicidés, selon l'Observatoire du stress et des mobilités forcées créé par les syndicats Sud et CGC-Unsa. Dans cette tribune adressée à Mediapart, l'Observatoire condamne le «déni» de la direction de France Télécom et l'enjoint à «accepter de négocier». «La direction se refuse à remettre en cause son modèle de management», écrivent les auteurs.
Ils sont près de 10 000 travailleurs à domicile (TAD) en France à dépendre d'une réglementation sociale obsolète dans un secteur spécifique, l'édition, qui se veut si moderne.
Alors que la crise nous frappe de plein fouet, l'Europe ne semble prendre ni le chemin d’une une vraie stratégie de sortie de crise et moins encore d’une gestion sociale concertée.
Moment de vérité pour la justice que la période actuelle. Après des années où les excès des uns se sont conjugués aux impuissances des autres, voilà que la crise catalyse des phénomènes aussi divers que dérangeants.
De jour en jour la « colère » qui m’a conduit à entamer, à travers la question « Débattre du travail est-ce possible ? », une réflexion sur le statut de l’activité devenue centrale dans toutes nos sociétés, se transforme en détermination. Comprendre comment l’humanité toute entière peut, après des siècles de « progrès occidental », être de plus en plus courbée sous le joug de la nécessité vitale est devenu essentiel pour moi.
Ce texte nous est parvenu par message électronique. Son auteur est ingénieur chez Texas Instruments, à Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes). Plus de 300 postes qualifiés vont y être supprimés dans le cadre d'un plan de restructuration mondial. Dans ce document, cet ingénieur inquiet, qui souhaite garder l'anonymat pour éviter toutes représailles, décrit la «peur» et la «passivité» de ses collègues.
Moins d'un an après la fermeture partielle de l'usine de Gandrange (600 emplois), ArcelorMittal a annoncé la suppression de 1400 emplois en France, dont probablement la moitié à Florange. Edouard Martin, délégué CFDT d'ArcelorMittal, élu au comité de groupe européen, dit sa colère.
Quand un suicide survient sur le lieu de travail, les directions mettent désormais souvent en place des cellules de soutien psychologique où les praticiens sont avant tout là pour écouter, soulager, déculpabiliser les collègues.